Depuis 1961, l'association parentale des Papillons Blancs de Dunkerque représente et défend les intérêts des personnes en situation de handicap. Entraide, solidarité et engagement, les 27 structures du Dunkerquois défendent également l'idée d'une meilleure inclusion du handicap dans notre société.
Dans l'atelier de tri intercalaire, de menuiserie, de mécanique ou de restauration pour les écoles du territoire, l'activité au sein l'Esat de Grande-Synthe est de toutes les pièces. Dans cet établissement et service d'aide par le travail, 280 personnes dites accompagnées ont trouvé leur place. L'association des Papillons Blancs de Dunkerque s'y emploie depuis 60 ans : " On a eu les fondateurs, les bâtisseurs, les gestionnaires, c'est désormais le temps du vivre ensemble mais il reste beaucoup à faire en matière de handicap. C'est une question de société et faire changer les mentalités est un combat de tous les jours. L'inclusion ne doit pas se faire au détriment de la solitude", détaille Bernard Werquin, président de l'association des papillons Blancs de Dunkerque.
Le handicap touche l'enfant mais également toute la famille
Bernard Werquin, président de l'association
A la naissance de leur enfant autiste, Bernard Werquin et son épouse se sont rapidement engagés dans l'association où ils ont trouvé aide et écoute. Selon lui, c'est à la société de s'adapter au handicap et non l'inverse. Aujourd'hui, l'association Dunkerquoise dans ses 27 établissements emploie 800 personnes et accueille 1350 personnes handicapées, de la petite enfance à l'âge de la retraite.
Faire évoluer les mentalités face au handicap n'est pas tache aisée, même au sein des structures. Mais le dialogue paye toujours. Ainsi Yannick Nicodème, est la première personne accompagnée à avoir fait son entrée dans le conseil d'administration des Papillons Blancs, il y a un an : "Je suis ici depuis 9 ans et je fais partie du conseil d'administration depuis le 21 juin 2021. Je suis très fier, je prends ce rôle très à cœur. C'est important de pouvoir donner de nouvelles idées. J'ai 36 ans et heureusement qu'il y a des établissements comme ceux-là. Les boîtes extérieures prennent très peu de personnes handicapées".
Je me sens comme tout le monde
Yannick Nicodème, membre du conseil d'administration
L’association fonctionne grâce à l’équilibre de quatre catégories d’acteurs, les "4 P" : les Personnes, les Parents, les Professionnels, les Partenaires. A Grande-Synthe, chacun avec son handicap suit ainsi un parcours adapté. Des formations sont proposées et intégrer une entreprise ordinaire est possible.
Derrière son masque de soudeur, Cyril Pattyn, 35 ans, fait partie de ceux qui aspirent un jour à "travailler dehors" : "Je suis arrivé ici en 2011, j' ai appris à utiliser les machines puis j'ai fait des formations pour apprendre la soudure. Ensuite, je me suis ouvert à d'autres branches du métier et maintenant je suis polyvalent. Je suis moins timide qu'avant. J'aime bien être dynamique, c'est comme ça qu'on oublie son handicap. Et puis je fais aussi des sculptures, je suis un peu artiste !".
Travail, santé, hébergement, sport, vie affective, en 60 ans de militantisme, l'association des Papillons Blancs n'a cessé d'avancer : "C'est difficile de vivre avec quelqu'un qui souffre de déficiences, alors il ne faut jamais baisser les bras. Et les 60 ans de notre association ne riment pas avec l'heure de la retraite !", souligne Bernard Werquin, son président.
Pour ses 60 ans, l'association Dunkerquoise organise une grande fête de famille le 4 juin prochain, gratuite et ouverte à tous : "J'ai évolué en apprenant, c'est important pour l'avenir", déclare dans un large sourire Yannick Nicodème dans son atelier de tri intercalaire. Presque un mantra.