Le saviez-vous ? Le longe-côte, cette marche aquatique qui se pratique désormais dans le monde entier, a vu le jour à Dunkerque ! Un sport majeur, au propre comme au figuré, puisqu’il fête ses 18 ans. Nous avons rencontré son inventeur, Thomas Wallyn.
Vous les avez sans doute déjà vus en vous promenant le long des plages. Des groupes de marcheurs, immergés au moins jusqu’à la taille, en maillot de bain ou combinaison, tenant parfois une pagaie ou des plaquettes. On les appelle des longeurs et leur sport le longe-côte. Il a été inventé il y a 18 ans par un Dunkerquois. Thomas Wallyn a répondu à nos questions dans l’émission Vous êtes formidables.
Thomas, comment découvre-t-on un sport ?
Par hasard ! Cela s’appelle la sérendipité, j’ai appris le mot depuis… J’étais entraîneur d’aviron, j’aimais beaucoup le kayak. Un jour, je suis allé marcher dans l’eau avec ma pagaie, j’y ai pris plaisir. J’avais des problèmes de dos et je me suis rendu compte qu’en pagayant du bon côté, je remettais mon bassin dans l’axe.
Ma technique s’est affinée, j’ai emmené du monde avec moi et les gens étaient ravis. Peu à peu, cela a pris de l’ampleur. Bon, au début, je l’avoue, on s'est un peu moqué de moi : "Qu’est-ce que tu fais avec ta pagaie dans l’eau ?". (Rires).
En 2008-2009, beaucoup de clubs se sont créés en France. Il y a eu un développement en Tunisie, Algérie, Espagne, Italie, avec des confrontations internationales, on est très contents de ça ! C'est une aventure formidable.
Comment définiriez-vous le longe-côte ?
Le longe-côte, ça ne se résume pas à marcher dans l’eau !
Thomas Wallyn, inventeur du longe-côte.
Il y a deux façons de voir ce sport. Pour ses bienfaits bien sûr, on est dans l’élément marin, on est porté, il y a les bénéfices vasculaires qui ont été constatés par les médecins. Mais au-delà, il y a des techniques qui ont été mises au point, qu’il faut apprendre, avec différents accessoires. Le longe-côte, ça ne se résume pas à marcher dans l’eau ! C'est bien plus vaste, plus généreux que ça !
Au début, c’était une marque. On l'a libérée pour qu’elle rentre dans le domaine public et qu’on puisse appeler cette discipline "longe-côte". Elle est ainsi devenue un sport à part entière. C’est bien le cas maintenant avec l’organisation d’épreuves, de championnats de France et internationaux. Elle est affiliée à la Fédération française de randonnée.
À qui s’adresse ce sport ?
À tous les publics et toutes les catégories d'âge ! Au tout début, on avait un public essentiellement senior, de 50 à 80 ans. Maintenant, ça se rajeunit, même les enfants pratiquent.
On a des catégories cadets et juniors, qui se développent aux championnats de France. C’est un véritable effort entrepris par la Fédération française, ça fait plaisir. On a aussi beaucoup de personnes en situation de handicap qui s'orientent vers la discipline.
On peut s’aider de différents accessoires ?
Oui tout à fait, comme le longe up. J’ai travaillé sur cet outil avec un orthopédiste ; pour moi il manquait quelque chose dans la panoplie des techniques. Ça permet de se propulser avec un mouvement contre le corps. On est immergé jusqu’au nombril, on pousse sur l’eau et on détend le bras.
Le mouvement est aérien, on revient au-dessus de l’eau. Au-delà de la propulsion, c’est un accessoire qui sert beaucoup en musculation en mer. Presque tous les mouvements de salle, on peut les reproduire dans l’eau.
Où pratiquer le longe-côte ?
Partout, il y a plein de plages différentes. Sur la Côte d’Opale, il y a des dévers, des plages plus ou moins planes. En Méditerranée, on n’a pas du tout le même genre de pratique. C’est plus linéaire alors que chez nous, on est beaucoup plus bousculé par les vagues, on est dans la recherche d’appuis. Cela donne des longeurs complètement différents.
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Est-ce un sport dangereux ?
La sécurité, c’est un sujet très sérieux, il y a encore eu un accident récemment à Oye-Plage. On s’est battus pour poser les règles d’un encadrement au niveau des associations, on sait qu’il y a des plages plus ou moins dangereuses et difficiles.
On se bat pour la sécurité, il faut vraiment pratiquer dans le cadre d’une association.
Thomas Wallyn, inventeur du longe-côte.
Il ne faut pas y aller seul ou juste avec une personne qui n’est pas forcément capable de vous ramener. On se bat pour ce côté sécurité, il faut vraiment pratiquer dans le cadre d’une association.
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