Il est le quatrième cette année à franchir le Cap Horn dans la course en solitaire. Visiblement touché par ce qu'il estime être "un retour à la civilisation", le skipper dunkerquois de Vulnérable raconte s'être surpris à parler son bateau. Après 47 jours de course, il quitte les mers du Sud et retrouve l'océan Atlantique.
"Ça y est ! Voilà. Vulnérable au Cap Horn, c'est coché !" En montrant sa position sur son matériel de navigation et le ciel au-dessus de lui depuis la cabine de son Imoca, Thomas Ruyant semble particulièrement ému. Dans une vidéo d'un peu plus de deux minutes, le skipper apparaît touché par ce moment et se raconte face caméra.
Il lâche : "dernier cap, dernière marque du parcours". La pointe sud du Chili, bout de terre légendaire pour les marins, marque le début de la longue remontée de l'Atlantique. Le navigateur qui vient de traverser l'océan indien et l'océan pacifique raconte "J'ai pu échanger rapidement tout à l’heure avec un pêcheur et avec un avion qui est venu me survoler. On sent vraiment que c'est la frontière avec la civilisation. On a traversé des océans, où on n'est pas forcément les bienvenus, on y trouve quand même quelque chose. Il n'y a plus qu'à remonter vers les Sables d'Olonne."
Vendredi 27 décembre, il est le quatrième à franchir le Cap Horn dans cette 10e édition du Vendée Globe. Il était 18 h 38 quand le skipper de Vulnérable a fait son retour en Atlantique Sud après 47 jours 5 h 36 minutes de course. Presque 4 jours après le duo de tête formé par Yoann Richomme et Charlie Dalin.
Je me suis aussi surpris à parler à mon bateau, ça ne m'était jamais arrivé. Ça doit être ces océans qui rendent un peu fou !
Thomas Ruyant, skipper en solitaire après 47 jours de course
Après 47 jours de course en solitaire, le skipper nordiste raconte, étonné : "Je me suis aussi surpris à parler à mon bateau, ça ne m'était jamais arrivé !" puis" ça doit être ces océans qui rendent un peu fou !".
Autre marqueur d'un changement de cap, le Dunkerquois dit au revoir aux albatros des mers du Sud : "J'avais tout à l'heure un albatros qui est venu jouer un peu avec le bateau. Je pense que c'est le dernier, je ne sais pas si j'en verrais d'autres, en tout cas pas cette année."
Enfin, il évoque la course : "J'ai encore quelques heures avec du vent fort et un peu de mer, avant que ça ne s'aplatisse un peu". Et même s'il est quatrième à ce passage tant attendu par les marins, Thomas Ruyant trouve des motifs de satisfaction "en tout cas, le bateau a bien tenu, il ne m'a pas fait de crasses, comme les deux dernières éditions".