Élections européennes : de la gauche à l'extrême droite, quel programme pour les candidats ?

Des personnalités politiques des Hauts-de-France reviennent sur les propositions des principaux partis pour les élections européennes. La France Insoumise, Europe Écologie Les Verts, le Parti Socialiste et Place Publique, Renaissance, Les Républicains et le Rassemblement National exposent leurs mesures phares.

Lutte contre la pauvreté, guerres à Gaza et en Ukraine, écologie, industrie, immigration... On fait le point sur les programmes des candidats aux élections européennes, avec quelques figures politiques régionales qui portent les différentes listes.

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Aurélien Le Coq, co-animateur des jeunes insoumis-es, en dixième position sur la liste de la France Insoumise portée par Manon Aubry 

Du côté de la gauche LFI, trois thématiques sont à retenir : la lutte contre la vie chère, la fin de l’inaction face à la guerre à Gaza et l’écologie.

Le parti d’Aurélien Le Coq entend ainsi “permettre à tous les Français et Françaises de se nourrir et que les ultra riches arrêtent de se gaver”. Parmi les mesures concrètes proposées pour lutter contre la pauvreté, on peut citer l’encadrement des marges de la grande distribution et de l’industrie agro-alimentaire, “responsable en grande partie du coût de l’alimentation”. Aurélien Le Coq parle également de la mise en place d’une garantie d’autonomie de 1158 euros par mois pour les jeunes : “plus aucun jeune n’aurait besoin d’aller faire la queue devant les banques alimentaires ou de travailler pendant ses études”.

Concernant la situation en Palestine, la France Insoumise souhaite la mise en place d’un embargo sur l’envoi d’armes au gouvernement israëlien ainsi que des sanctions pour celui- ci. “Lorsqu’on a l'une des plus grandes catastrophes humanitaires et l’un des plus grands massacres de notre siècle sous les yeux, on ne peut pas se permettre de rester dans l’inaction”, affirme le candidat.

Enfin, pour protéger l’environnement, Aurélien Le Coq estime nécessaire “la fin du libre échange qui entraîne une pollution folle” : “ça n’a pas de sens d’importer des produits qui viennent du bout du monde alors qu’on a les moyens de les produire ici”. LFI entend également mettre en place une politique agricole commune qui soutiendra davantage l’agriculture écologique et “qui ne subventionne pas l’agriculture productiviste”. 

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Mélissa Camara, élue au conseil municipal de Lille, en troisième position sur la liste d’Europe Écologie Les Verts (EELV) portée par Marie Toussaint

Chez EELV, les chevaux de bataille des candidats sont la lutte contre la pauvreté, la protection de l’environnement et une meilleure stratégie industrielle.

La mesure phare des écologistes pour lutter contre la pauvreté : “le droit de véto social”. “On ne veut plus qu’aucune loi ne puisse mettre encore plus en danger et encore plus exclure les gens”, explique l’élue locale. Pour “protéger les plus pauvres et les plus marginalisés”, EELV voudrait que chaque vote fasse l’objet d’une “expertise d’impact social”. “Dans le cas où la loi aggraverait la situation sociale des 10% les plus pauvres, elle ne passerait pas”, précise-t-elle.

Le parti souhaite également la mise en place d’un traité environnemental : “on veut que la protection de la nature soit la norme des normes au sein de l’Union Européenne”, explique Mélissa Camara. On ne veut plus d'une Europe qui ne voit que par le libre échange. Avec ce traité, l’ensemble des politiques européennes seraient orientées en fonction de l’environnement : “on ne pourrait pas aller plus loin que les limites planétaires”.

Les écologistes veulent également revenir sur la stratégie industrielle et souhaitent œuvrer à la création de “l’industrie de la dépollution”. “On a besoin de dépolluer des lieux entiers et ça peut créer de l’emploi qui a du sens, notamment dans notre région des Hauts-de-France”, explique Mélissa Camara. “On est dans une phase de désindustrialisation majeure. Or, si on pense à une réindistrualisation qui ait du sens… on doit se tourner vers l’industrie de la dépollution.

Sarah Kerrich, conseillère régionale des Hauts-de-France, en quatorzième position sur la liste du Parti Socialiste et de Place Publique portée par Raphaël Glucksmann

Point d’orgue du programme de la liste Réveiller l’Europe : la souveraineté industrielle. Mais aussi la justice fiscale et la question de la sécurité et de la défense.

On veut changer les règles avec un protectionnisme aux frontières”, explique Sarah Kerrich. Objectif : “Ne plus importer des produits qui ne répondent pas à nos normes et taxer les importations”. La candidate socialiste fait notamment valoir le potentiel français, et particulièrement des Hauts-de-France, sur la production de batteries : “On a les moyens de réindustrialiser la région avec des filières d’avenir”. Ainsi, c’est grâce à un renfort des règles de protection que Réveiller l’Europe entend “éviter les délocalisations, créer des emplois qualifiés et miser sur des filières durables”. 

Pour financer la transition écologique, les socialistes veulent mettre en place un “ISF Vert”. “Il s’agirait d’un impôt européen qui concernerait les 1% les plus riches”, explique Sarah Kerrich. “C’est une question de justice fiscale, une façon de redistribuer et de décarboner l’industrie sans demander toujours aux mêmes de faire des efforts. 

La troisième priorité de Réveiller l’Europe est enfin de “renforcer la défense et la sécurité européenne”. Pour Sarah Kerrich, “ce qui se passe aux frontières de l’Union Européenne nous concerne”. Le programme du Parti Socialiste et de Place Publique  est ainsi d’aider l’Ukraine à se fournir en armes pour faire face au front russe “qui menace l’Europe”. “Défendre les Ukrainiens face à la Russie, c’est défendre la sécurité européenne”, affirme Sarah Kerrich. 

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François Decoster, maire de Saint-Omer, en 26ème position sur la liste de Renaissance portée par Valérie Hayer 

Les trois axes principaux du parti présidentiel pour les élections européennes sont “la souveraineté, la puissance et la protection du modèle européen et de ses valeurs”. 

Nous souhaitons une Europe souveraine et indépendante”, explique François Decoster. “On est aujourd’hui dans une situation inédite depuis la fin de la seconde guerre mondiale, où le voisin russe mène une guerre d’agression et cherche à se déployer”. Pour Renaissance, la question de la souveraineté est donc “essentielle” et passe par différentes mesures, comme une indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie d’ici 2025 ou encore la création d’un fonds de soutien aux industries de défense à hauteur de 100 milliards d’euros.

Le deuxième objectif de Renaissance est de faire de l’Union Européenne “une puissance économique, écologique et sociale”. Un vaste programme qui passe notamment par un doublement du fret ferroviaire et la production de véhicules propres en Europe, ou encore le développement de vaccins à l’échelle européenne. 

Enfin, ce sont les “valeurs européennes” que la liste présidentielle entend défendre. “Nous voulons inscrire l’IVG dans la charte européenne des droits fondamentaux”, explique par exemple François Decoster. 

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Frédéric Nihous, en treizième position sur la liste Les Républicains portée par François-Xavier Bellamy

Les Républicains misent quant à eux sur la lutte contre l’immigration, contre l’abus des normes européennes et pour la défense de la ruralité pour être élus.

 

Nous voulons plus de contrôle aux frontières pour maîtriser l’immigration et lutter contre l’immigration clandestine”, explique Frédéric Nihous. Les Républicains souhaitent ainsi que chaque pays puisse maîtriser sa politique migratoire : “Il faut arrêter le massacre qu’il y a à nos frontières”, affirme le candidat. “On le voit dans le Nord avec ces drames humains effroyables et ces personnes qui perdent la vie dans la Manche… Il faut qu’on puisse contrôler tout ça.

La droite entend aussi lutter contre “l’abus de normes européennes”. “L’Union Européenne doit se concentrer sur l’essentiel”, affirme Frédéric Nihous. “Laissons vivre nos économies agricoles, industrielles et artisanales.  Au programme : refuser les normes sur la chasse aux oiseaux migrateurs ou encore celles qui “imposent 10% de jachères” des terres agricoles : “On a des Nordistes qui ont du mal à mettre quelque chose dans l’assiette de leurs gosses et on voudrait empêcher les gens de cultiver ? Bienvenue chez les fous ! 

Une lutte qui rejoint le troisième point d’orgue du programme de la droite : défendre l’agriculture. “On a besoin de moins de normes, de moins de verdissement et pas d’une primauté et d'une hégémonie de l’écologisme sur l’économie agricole”, affirme Frédéric Nihous. 

Mélanie Disdier, conseillère municipale à Caudry, en position sur la liste du Rassemblement National portée par Jordan Bardella

Pour le parti d’extrême droite, les trois points essentiels du programme sont le protectionnisme, la lutte contre l’immigration et le soutien économique aux français. 

L’Union Européenne de Bruxelles fragilise notre sécurité, déconstruit notre civilisation et déstabilise notre modèle économique et social”, affirme Mélanie Disdier. C’est pourquoi le Rassemblement National entend “réhabiliter la frontière comme outil de protection contre la concurrence déloyale et pour que les Français soient en sécurité”. Imposer les normes européennes aux produits importés, créer une “taxe carbone” aux frontières… Le RN veut un “protectionnisme intelligent” pour rendre les produits français plus compétitifs. 

Le parti veut aussi “refuser l’élargissement de l’UE à des pays comme les Balkans, la Turquie, l'Ukraine” et lutter contre “le pacte migratoire qui veut imposer la répartition des migrants dans les pays européens”, explique Mélanie Disdier. Le parti estime que cette lutte est une question de “sécurité pour les peuples” mais aussi une façon de “protéger notre identité et garantir la continuité historique de la France et de l’Europe”. Autre mesure en ce sens : “restreindre la circulation dans l’espace Schengen et instaurer une double frontière : une frontière française et une frontière européenne”. 

Enfin, le Rassemblement National veut “rendre l’argent aux Français” dont les impôts et contributions à l’Union Européenne sont “trop élevés”. “Nous proposons d’établir de refuser la contribution quand ça va contre les intérêts des français et de baisser notre contribution”, affirme Mélanie Disdier. 

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