Dans un communiqué, l'entité nationale a annoncé l'ouverture de ces deux procédures, l'une pour palier l'urgence l'autre qui, au pire, peut aboutir à l'exclusion d'Emmaüs au printemps prochain. Ces deux procédures visent les entités de Saint-André et de Grande-Synthe.
"Les Communautés de la Halte Saint-Jean et de Dunkerque ont pris des mesures qui vont à l’encontre des valeurs de notre Mouvement :
À la Halte Saint-Jean :
→ Privation du versement de l’allocation communautaire des Compagnes et Compagnons
→ Privation de l’accès aux denrées alimentaires.
À Dunkerque :
→ Privation du versement de l’allocation communautaire des Compagnes et Compagnons
→ Procédure judiciaire à l’encontre des Compagnes et Compagnons ayant suspendu leur activité en communiquant une liste nominative aux autorités compétentes, ce qui constitue une mise en danger des personnes au regard de leur situation administrative."
Dans les deux cas, une ligne rouge a été franchie, note le communiqué d'Emmaüs France. En conséquence, une procédure disciplinaire contradictoire a été ouverte qui pourrait déboucher, pour la sanction la plus grave, sur l'exclusion du mouvement Emmaüs de la Halte Saint-Jean et de Grande-Synthe, au printemps.
Et d'ici là, une procédure conservatoire, débutera le 19 octobre, date à laquelle les instances dirigeantes des Communautés de la Halte Saint-Jean et de Dunkerque sont invitées à se présenter successivement devant le CA d’Emmaüs France.
Au terme de ces audiences, le CA d’Emmaüs France aura la possibilité de suspendre provisoirement de sa qualité de membre du mouvement chacune des Communautés. Cette décision pourra être assortie d’une série de mesures qui seront décidées à cette occasion.
Contacté par l'AFP le 5 octobre, le PDG du Relais, Pierre Duponchel, dont dépend la Halte Saint Jean, a indiqué qu'il y avait des "éléments inexacts" dans le déroulé des faits présenté par Emmaüs France, sans vouloir rentrer le détail des faits par médias interposés.
Une vingtaine de compagnons, tous en situation irrégulière, sont en grève depuis début juillet à Saint-André-lez-Lille et accusent la direction locale de les exploiter, sans leur ouvrir de perspective d'insertion.
Fin août, la communauté de Grande-Synthe a entamé elle aussi un mouvement de grève, auquel participent une vingtaine de compagnons, pour protester contre les conditions de travail. Ce mouvement de grève a été rejoint en septembre par deux autres antennes, à Tourcoing et à Nieppe, toujours dans le Nord, pour dénoncer des conditions de travail indignes et réclamer des régularisations.
Avec AFP