Une étude lilloise sur les bienfaits du café contre Alzheimer publiée dans une revue scientifique prestigieuse

L'étude, rendue publique l'année dernière, n'avait pas encore été publiée dans une revue d'une telle envergure.

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Peut-on lutter contre la maladie d'Alzheimer avec une tasse de café ? C'est ainsi que l'on pourrait – très, très sommairement – résumer l'étude de l'Inserm de Lille, déjà diffusée l'an dernier dans la revue "Frontiers in Molecular neuroscience" (et que nous résumions dans cet article).

Cette étude est désormais publiée dans la prestigieuse revue britannique "Brain", spécialisée dans la neurologie. Elle a donc été approuvée par un comité scientifique stricte et passé une sélection draconienne.
 
Intitulée, en anglais, "Exacerbation of C1q dysregulation, synaptic loss and memory deficits in tau pathology linked to neuronal adenosine A2A receptor" et que l'on ne se hasardera pas à traduire, l'étude nordiste fait également l'objet de discussions sur le forum spécialisé Alzforum.

"Notre publication démontre que le récepteur cible (A2A) de la caféine dans le cerveau participe à la perte des synapses dans la maladie d’Alzheimer et de ce fait à la perte de mémoire" a rappelé à cette occasion David Blum, directeur de recherche à l'Inserm. "En lien avec ces travaux expérimentaux, le commentaire d’Alzforum met également l’accent sur l’essai clinique CAFCA développé à Lille par le Dr. Thibaud Lebouvier en copie et qui vise à étudier l’effet de la caféine sous forme médicament chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer."

 

Que dit l'étude ?

Selon cette étude, "une consommation régulière et modérée de caféine ralentit le déclin cognitif lié à l’âge et le risque de développer une démence", à la fois pour réduire le risque de développer la maladie, mais aussi pour essayer de la traiter, indiquait David Blum en septembre 2018.

L'expérimentation sur des souris a permis de démontrer que des composés dérivés de la caféine ciblant ces récepteurs adénosinergiques "agissent positivement vis-à-vis des deux lésions cérébrales caractéristiques de la maladie". Les chercheurs pensent que "les effets protecteurs de la caféine seraient optimaux pour des doses correspondant à 3 à 4 tasses par jour."

Impossible, à ce stade, d'affirmer que l'on peut traiter les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer avec des molécules dérivées de la caféine. "Nous espérons pouvoir définir une stratégie d’essai clinique dans les 3 à 5 ans à venir et réunir des financements à cette fin."

L'Inserm avait travaillé en collaboration avec un institut de Lisbonne et un autre de Bonn, en Allemagne.
 
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