L'élu écologiste insiste pour qu'Emmanuel Macron vienne visiter Grande-Synthe.
Le maire de Grande-Synthe (EELV) Damien Carême s'est adressé au président Emmanuel Macron dans un courrier publié ce lundi 1er octobre. "Je vous écris ce jour cette lettre parce que la situation l'exige" explique-t-il plus d'un an après avoir adressé une lettre similaire au chef de l'État.
"Depuis maintenant plus de 15 ans, Grande-Synthe est devenue un axe de passage privilégié pour les migrations" rappelle-t-il, ajoutant que "des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants y ont vécu et séjourné dans des conditions quelques fois insoutenables."
D'où la création en décembre 2015 du camp de La Linière. C'est ce camp, parti en fumée à la suite d'un incendie en avril 2017 que Damien Carême avait suggéré de rouvrir, début septembre.
Pourtant, assure-t-il, trois ans plus tard "la situation est pire qu'en 2015". Pire, notamment, "pour les exilés eux-mêmes qui, aujourd'hui, après les dernières opérations de mise à l'abri, restent très nombreux sur la ville, vivant le plus souvent dans des sous-bois, dormant à même le sol, sans accès à la moindre douche, aux moindres toilettes."
Vous nous condamnez à des camps et des jungles
"Tout ceci en France. En 2018. Sous votre Présidence" accuse l'élu, qui précise qu'en dépit des récentes opérations de "mise à l'abri" comme le 6 septembre ou le 28 septembre au Puythouck, "depuis 3 semaines, plus de 1000 personnes restent présentes dans des sous-bois de la ville qui n'a jamais autant été mise sous pression. Cette situation devient intolérable alors que le gouvernement refuse toute solution locale de premier accueil."
Vous nous devez aide et assistance alors que notre commune est en danger
"Faute de penser collectivement des solutions pragmatiques, vous nous condamnez à des camps et des jungles ou encore vous condamnez ces êtres humains à l'errance" pointe encore l'élu pour qui "cette politique gouvernementale peut, permettez-moi l'expression, 'foutre ma ville en l'air'. C'est inacceptable."
Enjoignant Emmanuel Macron à venir à Grande-Synthe pour se rendre compte du quotidien des habitants et des migrants, l'édile ajoute : "Vous nous devez aide et assistance alors que notre commune est en danger. Vous nous le devez parce que c'est la responsabilité de l'État, de trouver des solutions rapides avant que le pire n'arrive."