Ce mardi 18 juillet, une patrouille de police réalisait une intervention près de Gravelines pour empêcher des groupes de migrants de réaliser la traversée de la Manche sur des bateaux de fortune, et ainsi "garantir leur sécurité".
Dans la campagne dunkerquoise, des pas rapides et assurés brisent la tranquillité du matin. Ce mardi 18 juillet 2023, une opération de police a lieu vers Gravelines pour prévenir le départ de migrants en mer, et tenter de décourager les passeurs. "On ne peut pas savoir à l'avance si la météo sera clémente, ce qui favorise les départs, ou à quelle heure les passeurs devront venir... On doit s'adapter", expose Julien Moyroud, commissaire de police et chef du service de voie publique à la circonscriptions de sécurité de proximité (CSP) de Dunkerque. "Mais si ces passeurs voient une présence renforcée et permanente sur une partie du territoire, ils devront décaler leur départ ou changer de lieu. Ce qui nous laissera le temps d'intervenir."
De nouveaux outils de surveillance
Afin de couvrir les plages et les alentours du dunkerquois, la police s'est dotée de nouveaux moyens d'interpellation et de dissuasion. La présence pédestre est renforcée par des buggys - véhicules tout-terrain légers - capables d'intervenir rapidement, par un avion, pour quadriller la zone, et même d'un bateau pour porter assistance aux migrants qui parviendraient à prendre la mer. "En cumulant les dispositifs aériens, terrestres, pédestres et motorisés, voire nautiques, il y a environ une trentaine d'effectifs qui patrouillent en même temps", explique Julien Moyroud. "Une telle présence est absolument nécessaire, on a un grand périmètre à couvrir."
"Nous n'avions pas la possibilité de stopper les départs, ce matériel permet de prendre de la vitesse et d'avoir un effet dissuasif."
Policier en patrouille à Gravelines
"Auparavant quand on patrouillait en bordure de plage, on voyait des bateaux déjà trop loin pour pouvoir intervenir. Nous n'avions pas la possibilité de stopper les départs, ce matériel permet de prendre de la vitesse et d'avoir un effet dissuasif avec le gyrophare par exemple", commente un autre membre du groupe en intervention ce mardi matin. En plus d'un gain de temps précieux, les forces de l'ordre peuvent aussi ramener le matériel trouvé sur place plus facilement, et transporter les personnes rencontrées, notamment en cas de blessure.
Permettre de meilleures conditions d'accueil
Le matin de l'intervention, le groupe cherche des pistes pour trouver des groupes de migrants cachés dans la végétation. Leur but : "Empêcher les départs pour garantir la sécurité de ces personnes qui souhaitent quitter le territoire", selon le commissaire Julien Moyroud. La patrouille reconnaît les indices au sol, qui peuvent indiquer la présence d'un groupe à proximité : chaussures, sac à dos, couvertures, herbes tassées... Les policiers, généralement déjà passés la veille, remarquent les changements.
"Le but est d'empêcher les départs pour garantir la sécurité de ces personnes."
Julien Moyroud, commissaire de police
Ce mardi 18 juillet, la patrouille découvre un trou béant dans le sol, signe d'un ancien abri pour bateau de fortune. À quelques mètres, une trentaine de migrants endormis à même le sol dans l'attente d'un départ vers l'Angleterre. Une fois réveillés, ils seront emmenés par la police jusqu'au centre-ville le plus proche, puis rapatriés en bus vers des camps à Dunkerque, "où ils pourront être mieux pris en charge", indique Julien Moyroud.
Lutte contre les small boats
Dès que la météo est clémente, des migrants tentent de rejoindre l'Angleterre par la mer, souvent par cinquantaine, entassés dans des small boats, des embarcations de fortune, généralement en plastique gonflable. Ce 18 juillet, encore, une opération de sauvetage et d'assistance a dû être menée dans le détroit du Pas-de-Clais, afin de secourir 48 personnes. Selon la préfecture de la Manche et de la mer du Nord, il s'agit d'un secteur maritime parmi les plus fréquentés au monde, le rendant particulièrement dangereux.