Grève à Emmaüs : la préfecture du Nord aurait demandé la fermeture de la Halte Saint-Jean

Selon le président de la communauté Emmaüs de Saint-André-lez-Lille, le préfet du Nord aurait pris la décision de fermer l'association andrésienne dès le 2 janvier 2024. Une nouvelle qui inquiète les compagnons, pour certains en grève depuis plus de six mois, qui risquent de perdre leur logement.

Le 3 juillet 2023, les compagnons de la Halte Saint-Jean, communauté Emmaüs de Saint-André-lez-Lille (Nord), sont entrés en grève illimitée. Cela fait donc plus de six mois que 21 compagnons sans-papiers accusent la direction de les exploiter et de ne pas essayer de régulariser leurs titres de séjour. Une mobilisation sur fond d'enquête pour traite d'êtres humains et travail dissimulé, ouverte par le Parquet de Lille depuis juin.

La mobilisation gagne chaque jour en tension, notamment suite à l'intervention des forces de l'ordre le 23 novembre dernier, qui ont tenté de déloger les grévistes rassemblés devant le site. La désescalade ne semble pas près d'aboutir, d'autant plus que, ce vendredi 29 décembre 2023, France 3 apprenait que la Halte Saint-Jean était sous le coup d'une fermeture ordonnée par la préfecture du Nord. Faisant craindre aux compagnons de perdre leur logement.

"Un courrier du préfet daté du 15 décembre nous a annoncé qu'il allait se substituer à Madame la Maire de Saint-André pour ordonner la fermeture de la Halte Saint-Jean", confirme Pierre Duponchel, président de la Halte Saint-Jean ce vendredi, précisant ne pas avoir reçu d'arrêté préfectoral pour l'instant. Celui-ci devrait être publié le 2 janvier et laisse encore planer de nombreux doutes, notamment sur la date éventuelle de fermeture.

Quid du relogement ?

Dans ce courrier adressé le 15 décembre, le préfet du Nord aurait invité la Halte Saint-Jean à mettre en place "un dispositif de relogement pour l'ensemble des occupants dans les meilleurs délais". Ce à quoi le président de la communauté de Saint-André a répondu en trouvant des solutions "pour tous les non-manifestants", soit douze adultes et six enfants. "Nous n'avons pas de solutions pour les manifestants", soulignait Pierre Duponchel ce vendredi.

Concernant la vingtaine de grévistes, la préfecture se serait donc tournée vers l'association Emmaüs France, selon le responsable de la Halte. Une information qu'Emmaüs France tient à préciser : "S'il y a fermeture, ce sera à la préfecture de trouver des solutions d'hébergement pour les compagnons." L'association souligne que "chaque communauté est indépendante" ne leur permettant pas d'avoir de "pouvoir coercitif sur eux".

S'il y a fermeture, ce sera à la préfecture de trouver des solutions d'hébergement pour les compagnons.

Emmaüs France

Malgré tout, l'association indique avoir appelé les autres communautés à la solidarité pour reloger les compagnons : "Compte tenu des délais et pour des raisons morales et éthiques, nous préférons agir en soutien de ces personnes qui pourront avoir besoin d'être logées."

Un rassemblement prévu le 2 janvier

Côté grévistes, l'Union départementale des syndicats CGT du Nord appelle à un large rassemblement, le 2 janvier à 9 heures devant la communauté Emmaüs. "Quand c'est pour donner des titres de séjour provisoires sur une traite humaine, y'a pas de préfet du Nord. Par contre, quand ce sera pour mettre dehors nos camarades de la Halte Saint-Jean, il aura toute la police à disposition", fustige un membre de la CGT dans une vidéo postée sur X.



Le préfet du Nord Georges-François Leclerc, qui devrait se rendre à la Halte Saint-Jean le 2 janvier, n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.

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