Parti de Belgique début septembre, un foyer de grippe aviaire hautement pathogène se répand à grande vitesse sur les élevages du Nord. En une semaine, trois nouveaux élevages ont été touchés.
C'est déjà la troisième fois, depuis 2015, que la grippe aviaire s'installe en France. L'an dernier, les éleveurs du sud-ouest et leurs volailles en avaient fait les frais. En 2021, le nouveau foyer de grippe aviaire est arrivé de Belgique. Les premiers cas sont détectés chez un marchand d'oiseau, qui vendait ses spécimens dans plusieurs marchés, certains frontaliers.
Le 5 décembre, la préfecture alertait sur un nouveau foyer découvert à Winnezeele, moins de 10 jours après la mise au jour du foyer de Warhem. Depuis, la progression de l'épidémie semble encore s'accélérer.
En une semaine, cinq nouveaux cas ont été recensés. Un élevage de poules de reproduction à Wormhout, de poulets de chair à Rexpoëde et de dindons à Herzeele sont concernés. Mais ce sont les deux cas restants qui ont poussé la préfecture à prendre des mesures supplémentaires.
Les chasseurs sous surveillance
Ces cas ont été constatés dans des parcs à "appelants", des oiseaux utilisés comme appâts vivants pour la chasse. En plus de décréter une zone de protection de 3km et une zone de 10km autour des communes concernées, comme de coutume, l'autorité préfectorale cible les pratiques de chasse.
La chasse "des gibiers d'eau et des gibiers à plumes" est donc interdite dans un rayon de 10km jusqu'à nouvel ordre, avec quelques dérogations. La chasse aux oiseaux pourra se pratiquer, mais à la condition expresse de ne pas utiliser d'appelants, à l'exception de ceux qui seraient déjà présents sur la zone de chasse. Le transport des oiseaux servant d'appât ne sera possible qu'en possession d'un "prélèvement attestant de leur non-positivité à l’influenza aviaire."
Par ailleurs, toutes les activités humaines ou mêmes scientifiques, impliquant des oiseaux sauvages, sont strictement interdites. Les oiseaux vivant dans les élevages déjà touchés, eux, seront tous abattus et les éleveurs indemnisés par l'Etat.