Patrick Kanner (PS) et Jean-François Rapin (LR) font partie de la délégation française emmenée par Gerard Larcher, président du Sénat, en visite en Ukraine vendredi 8 et samedi 9 juillet. Avec un temps fort, la rencontre avec le président ukrainien.
Un échange de près d'une heure, au sein d'un palais présidentiel transformé en "bunker". Ce samedi 9 juillet, une délégation française emmenée par Gérard Larcher, président du Sénat, a été reçue par Volodymyr Zelenski, plus de quatre mois après le début de l'invasion russe. Parmi ses membres présents, le sénateur du Nord Patrick Kanner (PS) et du Pas-de-Calais Jean-François Rapin (LR), ont participé à cette rencontre.
"Nous avons trouvé un homme fatigué mais déterminé, a réagi le sénateur socialiste Patrick Kanner. Un homme qui attend beaucoup d'aide de la France et des occidentaux." Jean-François Rapin évoque lui un "homme combatif, avec un poids énorme sur les épaules, mais des idées très claires".
Un besoin d'armes
Cette entrevue a permis au président ukrainien de réitérer ses demandes sur le plan militaire. "Ils ont un besoin d'artillerie défensive pour repousser le front russe", note le sénateur Les Républicains. Une aide logistique pour faire face à cette guerre de position et, par la suite, reconquérir les territoires perdus. "L'Ukraine est aujourd'hui l'avant garde de la protection de nos libertés et de notre modèle de démocratie", assure le sénateur socialiste.
Volodymyr Zelensky s'est également projeté dans l'avenir, celui de l'après-combat. Le chef de guerre a demandé à ses invités de "l'aider à reconstruire demain, quand la paix sera signée." "On a imaginé que l'une des régions au nord-est de Kharkiv pourrait être réservée à l'intervention française", informe Patrick Kanner.
"Notre solidarité doit être totale"
La question du statut de l'Ukraine, ni membre de l'Union européenne, ni membre de l'Otan, a été également été abordée. "Quelle solution imaginer sur le plan du droit international pour que l'Ukraine ait des alliés face à son voisin qui est en train de procéder à une mesure de russification", interroge le sénateur PS.
Mais alors, que faire des sollicitations et demandes de Volodymyr Zelensky ? Au-delà de la symbolique de cette visite, que peut cette délégation française ? "La démarche que nous allons engager, au travers Gérard Larcher, se fera avec une intervention auprès d'Emmanuel Macron, car c'est lui qui peut débloquer des moyens militaires supplémentaires, affirme Patrick Kanner. Mais notre démarche, c'est aussi la sensibilisation des Français." Et d'ajouter : 'Notre solidarité doit être totale avec les Ukrainiens, quitte à ce que nous ayons quelques efforts à faire, quitte à ce que nous soyons chauffés 1 à 2 degrés de moins l'hiver prochain."
Rencontre au Parlement ukrainien
La délégation française est arrivée à Kiev dans la matinée du vendredi 8 juillet, à bord d'un train de nuit depuis la frontière polonaise, comme l'ont fait Emmanuel Macron et ses homologues allemand et italien lors de leur venue mi-juin. Une visite à l'initiative de Ruslan Stefanchuk, le président de la Rada, le Parlement ukrainien, qui avait lancé l'invitation lors de son passage en France le 8 juin. Pour des questions de sécurité, le voyage s'est organisé dans la plus grande discrétion.
Vendredi, Gérard Larcher et ses consorts ont visité les villes martyrs de Boutcha, Irpin et Borodianka, situées dans la banlieue de Kiev. "Quand le maire de Boutcha nous explique que les Russes tiraient sur tout ce qui bougeait, j'appelle cela un crime de guerre", constate Jean-François Rapin.
Autre temps fort de cette venue, la délégation était attendue à la Rada, dans des locaux ultra sécurisés, parsemés de sacs de sable. L'objet de cette rencontre ? Aider l'Ukraine dans son processus de candidature pour l'Union européenne. "Nous leur montrons comment le Parlement français travaille avec les instances européennes", rapporte le sénateur du Pas-de-Calais.
Ce samedi, Gérard Larcher a tenu une allocution devant les parlementaires ukrainiens, qui ont ensuite entonné leur hymne national. "L'un des plus grands moments de ma vie politique", assure le Jean-François Rapin Les deux instances devraient poursuivre leur travail en collaboration.