Le Conseil national des barreaux (CNB), en partenariat avec le ministère de l'Éducation nationale, organisait ce vendredi 4 octobre 2024, la 7ème édition de la Journée du droit, dans les collèges. Cette année encore, la thématique centrale portait sur le harcèlement scolaire et la discrimination.
Depuis son lancement en 2018, cette journée nationale mobilise des centaines d'avocats en France. Pédagogues, ils expliquent les principes fondamentaux du droit et leur application dans la vie quotidienne. Ce 04 octobre 2024, au collège Triolo de Villeneuve d'Ascq (Nord), tour à tour, les élèves revêtent la robe d'avocat, une façon de s'approprier les préambules du métier.
Un atelier pédagogique
Expliquer le droit à des enfants n'est pas simple, mais c'est essentiel, et pour cause : "On peut être déclaré coupable d'une infraction à partir de l'âge de 13 ans, annonce aux élèves, Maître Nicolas Vanden Bossche, avocat pénaliste au Barreau de Lille. La sensibilisation arrive à point nommé, exactement, l'âge de la plupart de ces adolescents en classe de quatrième.
Alors très vite, les questions fusent, face à cet avocat spécialisé dans la défense. Comme Mathilde Franc, jeune élève : "Ça doit être compliqué de défendre des gens, en sachant qu'ils sont coupables dans des crimes parfois horribles."
Défendre les gens ne veut pas dire, valider ce qu'ils ont fait.
Maître Vanden BosscheAvocat pénaliste au barreau de Lille
"Les agressions, la violence, les agressions sexuelles, les viols, les meurtres, les attentats etc.. C'est dur. Mais défendre les gens ne veut pas dire, valider ce qu'ils ont fait, assure-t-il aux élèves attentifs et avides de questions. Nous ne sommes pas là pour dire que c'est bien, nous sommes là pour essayer de comprendre, martèle-t-il".
Prendre conscience de ce qu'est le harcèlement
À l'adolescence, l'un des délits qui inquiète c'est le harcèlement scolaire. Harceleur ou harcelé, ces élèves le savent, à l'heure des réseaux sociaux, ils peuvent très vite plonger dans la spirale. Sur ce sujet, les questions sont nombreuses. "Pourquoi ceux qui sont harcelés n'en parlent pas ?", interroge un élève.
Tu ne peux pas te regarder dans le miroir et dire : Ah ! J'ai harcelé quelqu'un aujourd'hui et je suis content. Je trouve ça très mauvais.
Un élève de 4èmeCollège Triolo - Villeneuve d'Ascq
Une occasion pour l'avocat de rappeler ce qu'est ce délit reconnu en tant que tel en 2022 : "Le harcèlement, est composé de faits qui, pris de manière isolée, paraissent anodins. De ce fait, on se dit : il m'a envoyé un message pas sympa, ce n'est pas grave. Puis on reçoit un second message et ainsi de suite et on ne se rend pas compte. Mais en réalité, on n'ose rien dire. C'est pour cette raison qu'il est important que ce soit les autres qui alertent quand ils remarquent que l'autre ne va pas bien. De ce fait, l'élève harcelé n'ose pas le dire mais moi je vais le dire à sa place". L'argument fait mouche pour cet autre élève :" Tu ne peux pas te regarder dans le miroir et dire : Ah ! J'ai harcelé quelqu'un aujourd'hui et je suis content. Je trouve ça très mauvais. Du coup, un petit mot pour les harceleurs, dédicace fermement Mahin Herland. Arrêtez de harceler, ça n'est pas bien et ça peut faire du mal aux gens, mettez-vous à leur place pour voir ce que cela fait !", conclut-il.
Deux heures de débat qui auront créé sinon des vocations, au moins des citoyens. Quand le droit se met à hauteur d'enfant.