Au départ de Denain, les coureuses rejoindront l’itinéraire des hommes pour affronter un enchaînement identique de 17 secteurs pavés. De la fameuse trouée d'Arenberg jusqu'au vélodrome de Roubaix, la reconnaissance du parcours et le réglage des équipements a commencé.
A trois semaines de la reine des classiques, l'équipe Cofidis s'ajuste pour la mythique course cycliste du Paris-Roubaix.
A peine sortis des cartons, les vélos doivent être réglés. Selles, cintres (partie du guidon) adaptés, pression des pneus, tout est nouveau pour les coureuses qui découvrent leurs vélos renforcés, spécial pavés.
Claude Verdin, mécanicienne de l'équipe féminine Cofidis, est sur le front :"L'enjeu est très important aujourd'hui. Sur les pavés, elles ne vont pas avoir les mêmes exigences et en fonction du gabarit, du poids, il se peut que l'on s'arrête pour réajuster la pression des pneus."
La pression des pneus est un atout majeur. Sous-gonflé, le risque de crevaison est élevé. Surgonflé il y aurait un effet rebond sur les pavés qui déséquilibrerait les sportives. Quand l'épreuve se déroule sous la pluie, la boue ajoute à la difficulté et aux risques.
Pour la coureuse canadienne Gabrielle Pilote-Fortin, la difficulté tient du parcours et notamment du secteur pavé, "lors d'une reconnaissance comme cela, ce qui est important, c'est de voir si la position est exactement la même vu que c'est deux cas différents, des géométries qui sont différentes, donc il faut que l'on s'habitue et qu'on trouve la bonne position avant le jour de la course."
Pour cette 3ème édition féminine, le Paris-Roubaix s'allonge de presque 150 kilomètres, dont 29 kilomètres de pavés à avaler, le confort devient un enjeu crucial.
Je ne m'interdis pas de rêver
Victoire Berteau - Coureuse locale de l'équipe Cofidis
L'enfer du Nord et ses secteurs pavés, un parcours mythique que l'équipe nordiste a déjà bien en jambes, conduite par la locale de l'étape, Victoire Berteau, qui a sillonné les tracés depuis son enfance. Le casque encore sur la tête, les yeux protégés d'une paire de lunettes, son sourire en dit long sur le plaisir qu'elle éprouve. "Là je n'ai pas de GPS et je connais le parcours par cœur," déclare-t-elle. " Donc c'est sûr, c'est un avantage. Après on verra le jour J, les jambes, les chutes, les crevaisons... Nous ne sommes à l'abri de rien." Puis, confie :"Maintenant, je ne m'interdis pas de rêver !"
Les pavés, c'est quelque chose qu'elles maîtrisent et ça devient même une arme pour aller chercher un résultat plutôt qu'une montagne à franchir."
Gaël Le Bellec - directeur sportif de l'équipe féminine Cofidis
Un rêve que partage Gaël Le Bellec, directeur sportif de l'équipe. L'an dernier, deux des filles de la formation Cofidis étaient parvenues dans le top 20. "On sait que les pavés, ça ne leur fait plus peur, c'est quelque chose qu'elles maîtrisent et ça devient même une arme pour aller chercher un résultat plutôt qu'une montage à franchir."
Sur la piste extérieure du vélodrome, les cyclistes nordistes, bras en l'air, miment le finish comme un bon présage pour le 8 avril prochain.
Un reportage de Florie Castaings et Emmanuel Quinart