“Les gens sont davantage sensibilisés à la mode éthique” : de plus en plus de friperies et d'événements vintage à Lille

Par convictions écologiques ou politiques, pour se démarquer avec un style unique ou encore pour trouver un déguisement de carnaval… Les vêtements de seconde main ont du succès. À Lille, boutiques et événements fleurissent pour le plus grand bonheur des clients.

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Veste en jean sans manches, sweat-shirt style années 90, chemisier en dentelle… Une dizaine de clientes se pressent autour des portants bariolés pour trouver une pièce vintage qui viendra compléter leur garde-robe. Un événement éphémère avait lieu ce samedi 17 février 2024, au BisousBécots, un bar de la place du Marché à Lille. Trois friperies itinérantes ont pris leurs quartiers pour la journée.

On cherchait un café et on a vu qu’il y avait un événement !”, raconte Zélie, 19 ans. La jeune fille et son amie Anouk ont les bras chargés de cintres. “On aime trop les fripes. Perso, je ne m’habille qu’en seconde main”, raconte la première. Jupe récupérée auprès de sa maman, haut et sac achetés sur un site de seconde main, veste chinée en boutique solidaire… Zélie ne porte en effet aucun vêtement neuf. “Pour des raisons écologiques : il y a suffisamment de vêtements sur terre.” L’industrie textile émet chaque année quatre milliards de tonnes de CO2, d’après une étude de l’ADEME (Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie).

Pour l’écologie, des vêtements de seconde main 

En plus de la protection de l’environnement, les deux étudiantes pensent à leur style. “En fripes, tu peux trouver des vêtements uniques, personne n’est habillé pareil”, explique Zélie, séduite par les chemisiers qu’elle veut essayer. “En plus, il y a un côté excitant : tu ne sais jamais ce que tu vas trouver, tu viens chercher avec des potes…”, renchérit Anouk. Ce qu’elle préfère : les friperies “fourre-tout”, où elle peut fouiller pendant des heures.

En fripes, tu peux trouver des vêtements uniques, personne n’est habillé pareil.

Zélie, 19 ans, accro aux friperies

Et le but, c’est aussi de trouver des vêtements sans trop dépenser”, rappelle Zélie. Dans un événement comme celui-ci, avec des boutiques spécialisées, une véritable sélection est faite par les commerçantes. Alors forcément, les habits sont “plus chers” que dans des friperies solidaires. “Mais ça vaut toujours plus le coup que les vêtements neufs de fast fashion”, souligne l’étudiante.

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Un engouement qui ne diminue pas 

Johara, 30 ans, est à la tête de La Fripe, c’est la Fête. Avec sa friperie itinérante, elle a à cœur de proposer des pièces “made in France”. Alors elle cherche minutieusement chaque vêtement dans des braderies et des brocantes. Avec sept années d’expérience, elle constate un engouement qui ne faiblit pas pour la seconde main. “Les gens sont de plus en plus sensibilisés à la mode éthique”, explique-t-elle. “Ils savent que le vintage est de meilleure qualité.

Il y a aussi de plus en plus de friperies en ligne et de plus en plus de boutiques physiques, notamment à Lille.

Johara, à la tête de La Fripe c'est la Fête

Et avec davantage de demandes… Il y a davantage d’offres ! Des événements vintage, on en trouve  désormais toutes les semaines à Lille, dans différents lieux et bars. “Il y a aussi de plus en plus de friperies en ligne et de plus en plus de boutiques physiques, notamment à Lille”, explique Johara. Rien que dans la rue Léon Gambetta, à quelques pas, près de dix commerces proposent des vêtements de seconde main pour tous les goûts.

Tout le monde a une bonne raison de consommer vintage

Le magasin Ding Fring, par exemple, a lui aussi fait le plein de clients. À la sortie, Myriam, 29 ans, ressort sans achats. Elle a emménagé dans la capitale des Flandres il y a tout juste deux mois et venait chez Ding Fring au petit bonheur la chance. “Au Canada, je faisais le tour des friperies”, raconte-t-elle. “Alors j’ai regardé sur TikTok les boutiques de Lille et je suis arrivée ici.” Elle cherche des fringues “abordables” et surtout, elle boycotte à tout prix la fast fashion. La jeune femme veut éviter “les grandes enseignes qui financent le génocide palestinien”. 

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Et si tout le monde a une très bonne raison de consommer vintage, aujourd’hui, c’est un événement particulier du Nord qui a attiré les clients chez Ding Fring. Cassandre, 28 ans, est une habituée des friperies. Pour quelques euros, “on trouve de tout, dans toutes les tailles et pour tous les styles”, sourit-elle. Ce samedi, elle est venue avec son copain, Paul, pour… trouver un déguisement de carnaval. Demain dimanche, direction Malo-les-Bains. Pour l’occasion, le jeune homme va pouvoir revêtir une robe et un maillot de bain, achetés à moindre coût et “dans une démarche écolo”. Ils sont une dizaine à ressortir, comme lui, avec des habits dépareillés pour faire la fête.

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