Le sans-papier algérien, jardinier à Roubaix et actif dans les associations, est en cours d'expulsion.
Des militants nordistes se sont rendus en urgence ce lundi matin aux aéroports parisiens de Roissy et d'Orly, où Mohammed Lakel risque d'être expulsé d'un moment à l'autre dans son pays d'origine.
Alerte - Urgence
— Julien Bayou (@julienbayou) August 19, 2019
L'expulsion de Mohammed est en cours.
Merci de rejoindre Lesquin ou Orly selon vos possibilités pour interpeller les voyageurs.#MohammedDoitRester via @domplancke
Le sans-papier algérien, jardinier de formation, bénéficiait depuis plusieurs semaines d'une forte mobilisation de la part du milieu associatif lillois, dont il faisait partie.
Un rassemblement s'était tenu sur la Place de la République mercredi dernier, dix jours après son placement en rétention administrative, suivi d'un nouveau samedi.
"C'est Mohammed qui a pu prévenir une perosnne du CSP [Comité des Sans-Papiers]" au moment où il a été emmené, indique un membre du Comité de soutien à Mohammed Lakel.
Le collectif s'est aussitôt mobilisé, faisant notamment appel à des militants parisiens ainsi que des élus, qui s'étaient déjà engagés en faveur de Mohammed Lakel.
Solution d'emploi
Le militant, "particulièrement dégoûté", s'étonne de la soudaineté de cette expulsion : "la préfecture du Nord nous avait dit que le principal obstacle était l'absence de solution d'emploi. On trouve une solution et avant qu'on ait pu présenter les documents, on apprend que Mohammed est expulsé !"
En l'occurrence, cette solution d'emploi reposait sur l'association du Jardin du Trichon, qui s'était proposé de l'embaucher. "Le monde militant s'est engagé à financer ce poste pour un an, en attendant que l'association trouve une solution plus pérenne".
La préfecture "dans son rôle d'application du droit"
Contactée, la préfecture du Nord confirme "le retour ce jour de Mohammed Lakel en Algérie" et indique qu'"il s'agit de l’exécution d'une obligation de quitter le territoire national dans la stricte application du droit qui a fait l'objet d'un contrôle étroit de la part des juges judiciaires et administratifs qui ont tous deux confirmé la légalité des décisions prises et jugé que M. Lakel ne remplissait pas l'ensemble des critères pour être régularisé.
En conséquence, la préfecture estime qu'elle "était donc bien dans son rôle d'application du droit et non dans un excès de zèle".