Ses proches se battent toujours pour reconnaître la responsabilité de l'État, les deux otages ayant perdu la vie au cours d'une intervention des forces spéciales françaises.
Neuf ans après la mort de Vincent Delory et Antoine de Léocour, leurs proches n'abandonnent pas le combat. Celui de la famille Delory, à Linselles (Nord) a permis de décrocher une petite victoire : la médaille des victimes du terrorisme.
Une reconnaissance, certes, mais insuffisante aux yeux d'Annabelle Delory, la sœur du jeune homme de 25 ans : "Aujourd'hui, c'est honoré comme il se doit", reconnaît-elle, mais "ce qu'on dénonce depuis neuf ans, c'est que ce sont des victimes d'une raison d'etat. Ils ont été sacrifiés, victimes d'une décision politique, qu'on ne remet pas en question mais on voudrait qu'elle soit assumée."
Opération "Archange foudroyant"
Car on en sait toujours peu, sur les circonstances dans lesquelles les deux Français ont trouvé la mort le 8 janvier 2011. La vielle, l'ingénieur nordiste et son ami humanitaire avaient été enlevés dans un café de Niamey par le groupe AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique).
Tous les deux sont tués le lendemain dans l'opération "Archange foudroyant" : Vincent Delory dans l'incendie d'un 4X4 du groupuscule terroriste, en pleine intervention des forces spéciales française (sans autre corps que le sien dans le véhicule) et Antoine de Léocour abattu par un djihadiste.
Ces derniers jours, la famille Delory a effectué pour la première fois le voyage au Niger, sur les lieux de leur enlèvement, où une plaque a été inaugurée.
"Pénible, mais nécessaire"
"Le fait d'être sur place, on se rend un peu mieux compte de ce qu'ils ont vécu", souligne Gilles Delory. "Parce qu'autrement, on fabule un peu. Là, on a vu comment ça se passait, on a rencontré des gens, on a pu parler avec eux. On a vu le café où ils ont été enlevés. Bien que ce soit pénible, c'était nécessaire."
Neuf ans après, les Delory se battent toujours pour que soit reconnue la responsabilité de l'État dans la mort de Vincent.