Contre la "banalisation" des actes d'intimidation ou de violence qui se produisent sur les terrains de football et la "peur qui monte" chez les arbitres amateurs, deux associations d'arbitres ont organisé ce samedi une manifestation entre Mons-en-Baroeul et Villeneuve-d'Ascq (Nord).
Une "petite centaine de personnes", selon un décompte des organisateurs, ont pris part à la marche partie du siège du District des Flandres de football, à Mons-en-Baroeul, vers les locaux de la Ligue des Hauts-de-France, à Villeneuve-d'Ascq (Nord).
Parmi les manifestants se trouvaient de nombreux arbitres, certains portant leurs maillots avec écussons et n'hésitant pas à utiliser leurs sifflets, ainsi que des joueurs, éducateurs ou des parents. "Il y a un sentiment de banalisation des violences et de ne pas être soutenu qui fait qu'il faut tirer la sonnette d'alarme", explique Sébastien Preudhomme, président de l'Amicale française des arbitres de football (Afaf) du Nord.
7 cas "d'agression physique ou de menaces graves" cette saison
Selon le décompte de l'Afaf et de l'Unaf (Union nationale des arbitres de football), 7 cas "d'agression physique ou de menaces graves" ont été recensés "depuis le début de la saison fin août pour le seul district des Flandres", qui couvre la moitié du département du Nord.
Sébastien Preudhomme a notamment évoqué le cas d'un arbitre ayant reçu "trois coups de poing" au visage le 22 septembre, qui ont entraîné une incapacité temporaire de travail de deux jours.
"Dimanche dernier (le 10 novembre NDR), pour un carton jaune, un joueur s'est énervé, il a collé son front au mien et quand j'ai reculé pour lui mettre un carton rouge, il a littéralement pété les plombs, il m'a craché dessus, il m'a insulté, il m'a donné un coup de boule, je me suis fait piétiner quand je suis tombé", témoigne de son côté Medhi Denaes, un jeune arbitre.
Selon ces associations, en deux mois, le nombre d'agressions "atteint déjà pratiquement celui de la saison dernière". D'autres faits moins graves se produisent également "tous les week-ends". "On sent la peur monter chez les arbitres", a conclu Sébastien Preudhomme.
La Ligue des Hauts-de-France a apporté "tout son soutien" aux arbitres, par la voix de son directeur général adjoint, Thierry Janas. "Il faudrait peut-être des sanctions plus lourdes et bannir des terrains ces individus", a-t-il ajouté, parlant d'actes "inacceptables". Il a rappelé que la Ligue portait "systématiquement" plainte et que des procédures étaient engagées devant la commission de discipline interne. "Le conseil de la Ligue a déjà doublé les sanctions du barème national fixé par la fédération", a-t-il précisé.