La piscine de Saint-André-lez-Lille, endommagée, est fermée depuis le 9 décembre. Le club de natation de haut niveau de la métropole lilloise, sans solution pour entraîner ses nageurs, plaide pour l'installation d'équipements provisoires. De son côté, la mairie cherche un emplacement pour installer un bassin éphémère.
Le 9 décembre, la piscine municipale de Saint-André-lez-Lille fermait ses portes. En cause, un état de corrosion avancé des parois métalliques du grand bassin, découvert après une infiltration d'eau dans les vestiaires. Pour examiner et réparer les dégâts, il faudra plusieurs mois. La piscine pourrait ainsi rester fermée au moins jusqu'à l'été prochain.
Cette fermeture met en difficulté deux clubs sportifs : l'USSA Natation de Saint-André-les-Lille et le club associé Lille Métropole Natation (LMN), consacré au haut niveau, créé il y a une vingtaine d'années sous l'impulsion de la MEL.
Des nageurs bientôt à bout de souffle
"Nous avons 13 groupes de compétition, des nageurs qui ont de 11 à 22 ans. On touche du collège jusqu'à la fin de la scolarité. On a également une école de natation qui regroupe 200 jeunes nageurs de 3 à 10 ans. On a dû les arrêter tous pendant 3 semaines, résume Alexandre Maroquin, directeur technique du Lille Métropole Natation. Là, on a repris à environ 50% de notre activité. Certains groupes ne peuvent plus s'entraîner qu'une fois par semaine depuis début janvier et les groupes qui s'entraînaient jusqu'à 8 fois sont passés à 5 fois par semaine."
Les plus lésés, ce sont sans doute les nageurs qui s'entraînent pour accéder au haut niveau, dont certains sont déjà inscrits sur les listes ministérielles. "Mes nageurs, en ce moment, sont dans l'eau à 6h30, font leur journée de cours et ressortent de l'eau à 21h30. C'est une amplitude énorme. On peut tenir mais uniquement sur le court terme" avertit Alexandre Maroquin.
Les clubs ont réussi à débloquer quelques créneaux dans les piscines de Lomme et de Lille, où les municipalités voire d'autres clubs leur ont fait un peu de place. Des entraînements toutefois plus courts, dans de moins bonnes conditions, et qui forcent les sportifs à changer de lieu de pratique jusqu'à 4 fois par semaine. Toutefois, la priorité est donnée aux écoles pour occuper ces créneaux.
"Ce bassin provisoire, on en a besoin"
Mais la plus grande crainte du LMN, c'est qu'en ces temps de crise énergétique, la piscine ne rouvre tout simplement pas. "Pour l'instant, on est dans le flou par rapport à ça. La question, c'est : qu'est-ce qu'on va faire en septembre ? Est-ce qu'on va devoir jeter les armes et fermer définitivement parce que les conditions ne sont pas réunies pour travailler ? Est-ce qu'un bassin provisoire sera mis en place en attendant le projet Saint-Sauveur ?", interroge le directeur technique.
Ce bassin provisoire, les clubs font tout pour qu'ils voient le jour, en attendant notamment la construction de la piscine olympique dans l'ancienne friche Saint-Sauveur, un projet entériné par la MEL en octobre 2022 après plusieurs années d'errance. Louer un bassin provisoire sous bulle de protection coûterait, selon le LMT, 3 millions d'euros pour deux ans de location, avec une possibilité d'acquérir définitivement l'équipement.
Une solution qui pourrait intéresser Saint-André mais aussi d'autres communes comme Marquette, également sans piscine à l'heure actuelle. "Nous allons présenter ce dossier à toute municipalité qui accepterait de prendre cet équipement sur sa commune. On remercie tous les clubs et municipalités qui nous sont venus en aide, mais on attend avec impatience ce bassin provisoire, parce qu'on en a besoin pour survivre."
Une autre solution pourrait être l'ouverture d'un bassin extérieur, où les seules dépenses de chauffage seraient donc celles du maintien en température de l'eau, une solution notamment choisie par la ville de Rennes pendant les travaux de sa piscine municipale.
La mairie de Saint-André évoque un bassin éphémère entre "avril et octobre"
Contactée, la mairie de Saint-André-lez-Lille évoque "l'idée de mettre en place un bassin éphémère entre le mois d'avril et le mois d'octobre" sur sa commune. Extérieur ou non, la forme, la taille et l'emplacement de la structure ne sont pas tranchées. "Il faut que l'on trouve une surface plane", indique la municipalité. Une alternative de secours qui pourrait servir aux nageurs, mais pas aux plongeurs, faute de profondeur nécessaire.
Pour ce qui est de l'avenir de la piscine endommagée, rien n'est fixé non plus. La mairie a lancé un appel d'offres auprès de plusieurs cabinets d'expertise pour connaître les circonstances de la fuite ainsi que les possibilités de réparations. "Cette étude durera jusqu'à l'été'", précise la municipalité.
Saint-André et d'autres communes candidatent au "Plan piscine II" de la Mel
La décision de réparer ou non l'infrastructure sera déterminée en fonction du coût des travaux. "Si c'est trop cher", aucun chantier ne sera engagé. Une difficulté s'invite dans ce dossier, car la structure et le bassin sont entièrement fabriqués en métal, ce qui ne se fait plus aujourd'hui. Et qui pourrait rendre les réparations plus compliquées.
Anticipant une facture salée, la mairie envisage déjà de construire une nouvelle piscine. Pour ce faire, Saint-André-lez-Lille compte sur le "Plan piscine II" de la MEL pour s'offrir un nouvel équipement. "Notre candidature est en cours, indique-t-elle. Nous postulons en intercommunalité avec les communes de Marquette-lez-Lille et peut-être Wambrechies."
Un emplacement a d'ores et déjà été choisi, il s'agit du site de la friche industrielle de Solvay, près de la Deûle, préempté par la métropole lilloise.
