Bière de Noël : les brasseurs sortent le grand jeu pour les fêtes de fin d'année

Les bières des Hauts-de-France sont réputées pour leur générosité et leur amertume. À l'approche des fêtes de Noël, elles changent de look en se parant d'une robe traditionnellement foncée avec comme ingrédient du malt caramélisé. Le célèbre breuvage régional gagne alors en gourmandise.

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Calendriers de l'avent dans les supermarchés, pulls de Noël dans les boutiques de fast-fashion, les fêtes de fin d'année s'invitent déjà. Dès le lundi 4 novembre 2024, les bières de Noël des Hauts-de-France seront disponibles.

Mais que trouve-t-on dans cette bière de Noël ? Du malt torréfié, du houblon régional de préférence, des épices, de la levure et parfois même de la cassonade ou de la chicorée. En cette saison automnale, trente brasseurs de la région présentent un brassin de Noël. La Région et les brasseurs des Hauts-de-France défendent cette tradition du patrimoine brassicole du territoire.

"Des bières foncées et riches"

“L’élément central de cette bière, ce sont les restes de malt des greniers des brasseurs. Historiquement, à l'approche de l'hiver, ils font place nette pour mettre du nouveau grain dans les fermes. Ils valorisent alors le surplus de céréales, riches en goût, en le transformant en bière", explique Luka Antonic, zythologue, spécialiste de l'aspect sociohistorique de la bière, et caviste de Chez Marcel à Arras. L'ADN de cette boisson des fêtes de fin d'année : sa robe foncée, généralement ambrée ou acajou. "C'est dans un second temps que les brasseurs rajoutent des épices et des notes de fruits comme des écorces d’oranges, de la badiane, du clou de girofle ou encore de la cannelle", explique l'expert de la bière.

La bière de Noël est brassée durant le mois d’octobre, à l'approche des fêtes. On la retrouve à la carte des brasseries et dans les étals des commerces durant deux mois, de début novembre à début janvier. "Aujourd’hui, chaque brasseur crée sa bière de Noël en fonction de sa créativité. On est traditionnellement sur des bières foncées et riches. Mais on en retrouve plus ou moins brunes, noires, acides et fruitées, énumère Luka Antonic. Ce genre de bière s'accorde parfaitement avec du foie gras en entrée et de la volaille rôtie en plat.

De la chicorée à la cassonade, place à la créativité !

"La bière de Noël tient au corps et réchauffe pour l'hiver. Entre six et huit degrés, elle se veut généreuse, chaleureuse, avec un côté festif. Elle a plus de rondeur qu'une bière classique. Elle propose une belle épaisseur en bouche avec des notes caramélisées, grillées et torréfiées", prône le zythologue. Si cette bière a la réputation ne pas toujours satisfaire tous les palais, "il y a toujours des curieux", précise Luka Antonic.

La bière de Noël tient au corps et ça réchauffe pour l'hiver.

Luka Antonic, zythologue

France, Belgique et encore Allemagne, la bière de Noël, un produit "très événementiel." Les brasseries artisanales des Hauts-de-France se prêtent au jeu. Christophe Noyon, fondateur de la Brasserie des deux caps à Tardinghen (Pas-de-Calais) confectionne à chaque période de Noël une bière intitulée "Guénel", en référence à une fête populaire du Boulonnais ayant lieu autour de Noël. Dans sa brasserie, fêtes de fin d'année riment avec gourmandise. Le brasseur réalise un brassin à base de cassonade, produit phare régional.

Dans sa bière, pour 1 000 litres, il additionne 250 kilos de malt, 200 grammes de houblon, 25 kilos de cassonade, un soupçon de levure et le reste d'eau. Vient ensuite la magie de la fermentation, celle-ci va transformer les sucres du malt et de la cassonade en alcool, tout en apportant une complexité de goût. C'est aussi cette fermentation, durant une semaine, qui va faire mousser la bière et la rendre gazeuse. Pour une bière de garde, il faudra attendre entre une et trois semaines de plus. 

Un travail de création, mais pour peu de production. "Je fais de la bière de Noël plus pour la tradition que pour le bénéfice financier, car cela ne représente que 0,2 % de mon chiffre d'affaires", indique Frédéric Deceuninck, cofondateur de la brasserie des Enfants Terribles, à Marquette-lez-Lille (Nord). Le brasseur pour sa bière de Noël opte plus pour l'amertume que la sucrosité. Il ajoute de la chicorée à son brassin habituel. Le résultat : "Une bière intense mais équilibrée." Son breuvage de Noël sera disponible à la pression dans sa brasserie jusqu'à début janvier 2025.

Une région historiquement brassicole

La bière, un secteur activement soutenu par la région Hauts-de-France. Depuis 2018, la collectivité a investi de près d’un million d’euros dans le tourisme brassicole. L'objectif : "faire rayonner les richesses du territoire", indique la Région.

Au début des années 1 900, il y avait 3 500 brasseries dans le Nord et le Pas-de-Calais. Il y a un siècle, la bière était considérée comme un produit de première nécessité lorsque l'accès à l'eau potable n'était pas généralisé. On fabriquait alors de la bière, peu alcoolisée, pour s'hydrater. La boisson vient du latin biber signifiant boire. 

La bière, une star régionale qu'on pourra retrouver au festival Gambrinus Fest de Béthune (Pas-de-Calais), le samedi 9 et le dimanche 10 novembre 2024. L'Office de tourisme souhaite mettre à l'honneur ce patrimoine en le teintant de saveurs automnales. La bière de Noël y trouve toute sa place. Pour sa quatrième édition, l'organisateur, Franck Pailleux, insiste mettre en avant un savoir-faire local et artisanal.” Près de 35 exposants seront présents.

Le même week-end se déroulera également le festival Bière à Lille, à la Gare Saint-Sauveur. L'occasion, une nouvelle fois, de plonger dans l'effervescence du monde de la bière.

À lire aussi un article de 2019 : Bière à Lille (BAL) : 70 brasseurs attendus ce week-end à la Gare Saint-Sauveur pour la 3e édition

Dans l'ensemble des Hauts-de-France, on dénombre 300 brasseries, qui produisent dix millions d’hectolitres de bière, soit 33,5% de la production nationale.

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