Dans un rapport publié ce mardi 21 avril, l'observatoire de la qualité de l'air ATMO estime les baisses de pollution à l'oxyde d'azote dans les grandes villes et métropoles françaises. Parmi elles, Lille se distingue par une faible baisse. Comment expliquer ce phénomène ?
Moins 30 % de pollution à l'oxyde d'azote à Lille et dans la métropole lilloise sur le mois de mars entre l'avant et l'après-confinement. Une bonne nouvelle ? Pas tant au regard des baisses de concentration d'oxyde d'azote dans l'atmosphère des autres villes françaises : moins 50 % à Bordeaux, moins 68 % à Strasbourg jusqu'à moins 75 % à Nantes. Pour autant, la ville de Lille et sa métropole sont-elles vraiment les mauvaises élèves de la pollution atmosphérique ?
#COVID19 ?COMMUNIQUE ?@ATMOFRANCE et les assos de surveillance de #qualitéair publient une note sur l’exposition des riverains à la pollution automobile près des grands axes avant/pendant le confinement. Retrouvez les résultats région par région ↪️https://t.co/38qwT7w68W pic.twitter.com/WbQwWk0ccv
— Atmo France (@ATMOFRANCE) April 21, 2020
Pas vraiment selon la chargée de communication d'Atmo Hauts-de-France, Céline Derossiaux. "Dans tous les cas, le confinement a eu un impact positif sur la qualité de l'air mais s'il est plus modéré à Lille et dans sa métropole, c'est tout d'abord que la concentration d'oxyde d'azote était de base plus faible que dans les autres grandes villes. Donc que la baisse soit moins importante, n'est pas le signe qu'il y a plus de pollution à Lille durant le confinement", tient-elle à nuancer.
Des conditions météorologiques défavorables à la dispersion des particules
Les conditions météorologiques ont aussi joué : "Avant le confinement, les conditions météorologiques permettaient des conditions favorables à la dispersion de l'oxyde d'azote. Depuis le confinement, la concentration a baissé, mais le beau temps fait que les particules ne se dispersent pas aussi bien que s'il pleuvait ou qu'il y avait du vent."
L'oxyde d'azote provient aux deux tiers du transport routier. Le rapport de l'ATMO rappelle qu'il "est le précurseur d'autres polluants sur le territoire. Il réagit en particulier avec les composés organiques volatiles qui peuvent conduire à la formation d'ozone troposphérique ou avec l'amoniac pour former des particules secondaires." Un phénomène que connaît bien la région des Hauts-de-France, dernièrement touchée à plusieurs reprises par des épisodes de concentration de poussières en suspension dans l'air.