L'entraîneur argentin a décidé d'attaquer le LOSC pour faire valoir ses droits.
Le LOSC n'en a pas tout à fait fini avec Marcelo Bielsa : l'entraîneur argentin, mis à pied par le Losc la semaine dernière, a décidé de contre-attaquer en saisissant lundi la Commission juridique de la Ligue française de football (LFP) pour contester les conditions de son éviction.
"Monsieur Marcelo Bielsa entend informer qu'il a saisi le 24 novembre la Commission juridique de la Ligue de football professionnel pour faire constater notamment la résiliation de son contrat d'entraîneur (...) aux torts exclusifs de la société Losc", indique un communiqué, daté de lundi, envoyé à l'AFP par le conseil d''El Loco', Me Carlo Brusa.
L'entraîneur argentin y précise avoir "chargé des professionnels pour la sauvegarde et la défense de ses intérêts", "n'ayant pas de capacité ni de formation juridique". Contacté lundi soir, le Losc n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.
Le méticuleux technicien n'a donc pas perdu de temps pour passer à l'offensive puisque le club nordiste avait annoncé mercredi 22 novembre sa décision de "suspendre momentanément Marcelo Bielsa de sa fonction d'entraîneur dans le cadre d'une procédure engagée par le club", à la suite d'une défaite cinglante chez le voisin Amiens (3-0).
Cette saisine de la LFP est indispensable avant d'éventuellement engager des démarches auprès de la justice civile, à savoir le Conseil des Prud'hommes.
"Obligatoire mais inutile"
"C'est obligatoire car la Cour de Cassation considère qu'une procédure de licenciement est nulle si elle n'a pas apuré tous les recours internes, en l'occurrence la justice sportive incarnée par la LFP", a expliqué Me Thierry Granturco, avocat aux barreaux de Paris et Bruxelles et spécialiste en droit du sport. "C'est une procédure obligatoire mais inutile car on n'a jamais vu un entraîneur réintégré après le passage devant la LFP", a souligné Me Granturco, qui a précisé que la LFP avait 20 jours maximum pour se réunir mais que cela pourrait intervenir dès cette semaine.
Selon le quotidien L'Equipe, le Losc entendait engager contre Bielsa, passé par Marseille ou l'Athletic Bilbao, une procédure de licenciement pour faute grave, ce qui lui éviterait de payer d'importantes indemnités de licenciement. Un entretien préalable devait avoir lieu au plus tôt ce mardi, écrivait le journal jeudi. "Le foot a pris la mauvaise habitude de vouloir licencier un coach pour faute grave quand il ne donne pas satisfaction sportivement. Mais une faute grave est extrêmement difficile à prouver", a toutefois mesuré Me Granturco. "Les clubs ne gagnent plus devant les Prud'hommes pour faute grave, et pourtant certains sont très créatifs et se donnent beaucoup de peine pour trouver une faute grave".
"Extrêmement procédurier"
En prenant les devants, 'El Loco', connu pour être très pointilleux, a confirmé sa réputation. Lors de son passage à Marseille (2014-2015), les équipes de la présidente Margarita Louis-Dreyfus avait déjà pu constater cette facette du personnage qui leur avait fait faire plusieurs nuits blanches.
"Il est extrêmement procédurier. Il passait des nuits entières à analyser tous les points et alinéas de son contrat", avait révélé un haut dirigeant de
l'OM. La nouvelle direction du Losc, arrivée au début de l'année civile et qui a injecté plus de 60 millions d'euros sur le marché des transferts cet été, avait nommé jeudi un staff provisoire pour présider aux destinées du club après le départ de Bielsa cinq mois après son arrivée. Il n'a pas réussi à enrayer la spirale négative du club qui visait le Top 5 mais est actuellement avant-dernier du championnat de France après une nouvelle débâcle 3-0 à Montpellier samedi.
Le successeur de l'Argentin pourra être nommé dès que le club et le technicien auront été entendus par la Commission juridique de la LFP. "Pas avant le 15 décembre", avait indiqué la semaine dernière un proche du club lillois.