Après son échec aux élections municipales de 2020, Violette Spillebout (Renaissance) annonce son intention de briguer le mandat de maire de Lille en 2026. "Mobilité, sécurité et attractivité" seront les maîtres-mots de sa campagne.
Élue en 2022 députée de la neuvième circonscription du Nord (Lille, Marcq, Tourcoing), Violette Spillebout ne perd pas de temps. Elle retourne en campagne, avec deux ans d’avance. "Je suis prête pour 2026", nous affirme-t-elle.
Elle annonce ainsi sa candidature à la Mairie de Lille : "deux ans pour annoncer officiellement cette candidature, je pense que ce n’est pas de trop. C'est vraiment le temps nécessaire pour préparer, approfondir les projets."
"Mobilité, sécurité et attractivité"
Avant de rejoindre En Marche en 2016, Violette Spillebout a été directrice de cabinet à la mairie de Lille pendant plus de 15 ans. Candidate du parti présidentiel lors des dernières élections municipales de 2020, elle avait récolté 20,6% des suffrages au second tour, loin des scores de 40% de la maire PS, Martine Aubry, et de 39,4% du candidat écologiste Stéphane Baly.
J’ai travaillé un programme en 2020, j’ai un collectif avec beaucoup de Lillois qui me font des propositions… Il va falloir les approfondir, budgéter, aller voir dans d’autres villes.
Violette Spilleboutcandidate à la mairie de Lille pour 2026
Si elle ne veut pas "présenter un programme" dès maintenant, la candidate pose déjà les grands axes de son projet pour la ville de Lille. "Mobilité, sécurité et attractivité", assène-t-elle. La candidate affirme avoir "beaucoup d’idées".
"J’ai travaillé un programme en 2020, j’ai un collectif avec beaucoup de Lillois qui me font des propositions… Il va falloir les approfondir, budgéter, aller voir dans d’autres villes", pour s’inspirer des politiques locales qui fonctionnent. Elle cite notamment Bordeaux ou Strasbourg.
"Lille est une ville que je connais bien, que j’aime, qui mérite qu’on lui donne plus de chances", dit-elle. Violette Spillebout entend ainsi "porter un nouveau souffle". Elle déplore "une ville qui s’est renfermée sur elle-même", "une majorité en opposition systématique avec l’État" et "des projets qui ont été laissés de côté."
Un "nouveau souffle", en opposition à la municipalité actuelle
Lille, ville renfermée ? "On ne peut pas faire une ville seulement pour ceux qui y habitent", explique-t-elle. Elle souligne que "les gens qui travaillent dans la ville" sont en difficulté et que celle-ci est moins attractive pour les touristes et les métropolitains.
Sur la sécurité, "le fait de ne pas vouloir travailler avec l’État sur la mise en place de la vidéoprotection" a fait prendre du retard à la municipalité d’après elle. "On est beaucoup moins bien équipés que dans d’autres grandes villes."
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Concernant les projets qu’elle voudrait reprendre en main, elle estime que "le renoncement au classement de la Citadelle au patrimoine mondial de l’UNESCO était une erreur majeure du dernier mandat". Elle voudrait revenir sur cette décision, pour rendre Lille plus attractive pour les touristes et pour entraîner "une très forte amélioration du cadre de vie, de la propreté, de la marchabilité, de la ville".
Des opérations comme celle-là, j'en rêve dans la métropole lilloise.
Violette Spilleboutsur BFM TV ce 19 mars 2024, au sujet de l’opération Place nette XXL à Marseille
Ses futurs engagements pour la mairie de Lille font échos à ses positions sur les plateaux télévisés. Ce mardi 19 mars, sur BFM TV, Violette Spillebout réagissait ainsi à l'opération Place nette XXL à Marseille, contre le trafic de drogue : "des opérations comme celle-là, j'en rêve dans la métropole lilloise".
Soutenue par "les trois partis" de centre-droite
À l'Assemblée nationale, elle a notamment voté pour la loi immigration et porté, avec le député communiste Sébastien Jumel, la loi du 21 mars 2024 renforçant la sécurité et la protection des maires et des élus locaux.
Parmi ses soutiens et ses mentors, Violette Spillebout cite plusieurs ministres du gouvernement de Gabriel Attal : "Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Thomas Cazenave Rachida Dati". Elle discute aussi avec des élus locaux, tels que Lionel Royer-Perreaut, maire des 9ᵉ et 10ᵉ arrondissements de Marseille et affirme "avoir le soutien des trois partis de centre-droite", à savoir Renaissance, Horizon et Le Modem.
On est avec une équipe qui est à bout de souffle. Je pense que Martine Aubry sait que le PS ne peut pas gagner l’élection de 2026.
Violette Spilleboutcandidate à la mairie de Lille pour 2026
Concernant l’élection de 2026, Violette Spillebout se montre sereine. "Les choses ont beaucoup changé entre 2020 et 2026", estime-t-elle. Martine Aubry, 73 ans, maire depuis 2001 de la capitale des Flandres, a annoncé qu'elle ne se représenterait pas en 2026. Dans le camp socialiste, seul Roger Vicot se porte pour le moment candidat à sa succession. "On est avec une équipe qui est à bout de souffle, affirme la candidate Renaissance. Je pense que Martine Aubry sait que le PS ne peut pas gagner l’élection de 2026."
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Quid des écologistes, dont les scores étaient nettement supérieurs à ceux du parti présidentiel en 2020 ? "Les lillois auront un vrai choix en 2026 : entre une ville tenue par des écologistes... et on voit ce que ça donne dans d’autres grandes villes de France, comme à Lyon ou à Grenoble, ironise Violette Spillebout. Et entre une ville tenue par une nouvelle maire, qui rassemblera à droite comme à gauche, en passant par le centre et pleins de personnes qui n’ont pas d’étiquette politique, mais qui veulent une Lilloise à la tête de leur ville."
Railleries : l'opposition s'amuse de la candidature de Spillebout
Un projet optimiste, mais pas forcément réaliste dans une ville historiquement de gauche.
C'est en tout cas ce que semble penser l'opposition locale. "Elle souhaite être maire. Grand bien lui fasse ! Il y a 35 000 communes en France. Souhaitons-lui de réaliser son rêve dans l’une d’entre elles", a rayé Adrien Quatennens, député de la première circonscription du Nord (Lille, Loos, FachesThumesnil), sur le réseau social X.
Une interview courant d’air.
— Adrien Quatennens (@AQuatennens) March 24, 2024
Violette Spillebout parle d’elle. Elle souhaite être maire. Grand bien lui fasse ! Il y a 35 000 communes en France. Souhaitons-lui de réaliser son rêve dans l’une d’entre elles.
Mais de là à penser que les lillois seraient devenus macronistes ! 😀 pic.twitter.com/IdKE5t1d7u
Le premier adjoint au maire de Lille, Arnaud Deslandes a lui aussi réagi. "Sa candidature est celle d’un gouvernement qui fracture notre société après la loi retraite ou la loi immigration. Ce bilan, quoi qu’elle en dise, c’est aussi le sien", écrit-il.
Pdt que Mme Spillebout cherche encore des idées pr #Lille, notre majorité continue de travailler pour #Lille & les Lillois. Sa candidature est celle d’un gvt qui fracture notre sté après la loi retraite ou la loi immigration. Ce bilan, quoi qu’elle en dise, c’est aussi le sien. https://t.co/Xf2hRejAjd
— Arnaud Deslandes (@Ardeslandes) March 24, 2024
Ugo Bernarcilis, député français Nord-France insoumise, résume ainsi la candidature de la députée macroniste : "Son programme, on le connaît déjà : faire la courte échelle au Rassemblement National."
.@VSpillebout candidate à la mairie de Lille en 2026 avec pour proposition... de réfléchir à un programme 🤪
— Ugo Bernalicis φ (@Ugobernalicis) March 23, 2024
Son programme on le connaît déjà : faire la courte échelle au #RN en votant l'infâme loi asile et immigration, casser les services publics avec 10 milliards en moins, etc https://t.co/MNQUl3hQ7N
La maire de Lille, Martine Aubry, n'a quant à elle pas réagi à la candidature de Violette Spillebout.