Le logement est la colonne vertébrale d'un projet de vie et pourtant beaucoup de femmes se retrouvent dans la difficile situation de rechercher un logement décent. Selon la fondation Abbé Pierre, les mères isolées sont les premières touchées.
À l'occasion du 70e anniversaire de l’appel de l’Abbé Pierre, parler des femmes et du mal logement semble important, car la précarisation des femmes s'aggrave selon la Fondation Abbé Pierre. Les femmes ont plus de risque d’être mal-logées que les hommes, selon les chiffres du rapport du mal-logement de la Fondation Abbé Pierre en 2023.
Les femmes premières victimes du mal-logement
Les femmes et les hommes ne sont pas égaux dans l’accès au logement. Les jeunes femmes qui quittent la maison parentale, les femmes célibataires, les femmes isolées avec enfants, les veuves, les femmes victimes de violences conjugales, les femmes qui souhaitent divorcer, se retrouvent en difficulté pour avoir un logement décent. La séparation conjugale accélère la précarisation des conditions de logement pour les femmes. Elles perdent 15 % de niveau de vie quand les hommes gagnent 4 %.
Les mères isolées et les veuves les plus touchées
Les femmes isolées avec enfants sont nombreuses dans cette précarité : quand il y a un divorce ou séparation, elles sont en majorité à garder les enfants. Elles représentent 83 % des familles monoparentales.
36 % vivent sous le seuil de pauvreté en France, et 18 % vivent dans un logement surpeuplé, autrement dit trop petit pour la mère et ses enfants.
Isabelle Fourot, directrice régionale de la fondation Abbé Pierre, explique "Les mères isolées ne sont pas prioritaires pour obtenir un logement social et n'obtiennent pas facilement un logement adapté à leurs besoins surtout si elles ont plus de trois enfants !"
Les veuves aussi sont à plaindre, car elles ont une pension plus petite que leurs homologues (40 % moins élevées que celles des veufs) et sont donc plus nombreuses à avoir un logement précaire. 7 % de cette catégorie est en absence de confort sanitaire de base contre 1 % pour l’ensemble de la population générale.
Il faut savoir que le divorce doit être entamé pour que la femme victime de violences puisse prétendre à un logement social.
Isabelle Fourot, directrice régionale de la Fondation Abbé Pierre.
Le difficile parcours des victimes de violences
Les femmes victimes de violence conjugales passent souvent par le 115 pour obtenir un hébergement d'urgence adapté comme c'est possible avec l'association Agena à Amiens. Les femmes victimes de violences conjugales sont prioritaires dans l'obtention d'un logement social pérenne, selon Isabelle Fourot. "Il y a eu de gros progrès à la fois sur l'offre sur le court terme et avec le développement du tissu associatif sur le territoire. Mais ce n'est pas suffisant surtout en terme administratif ! Il faut savoir que le divorce doit être entamé pour que la femme victime de violences puisse prétendre à un logement social."
Pour en savoir plus en sur les femmes sans-abri, retrouvez le replay de l'émission Hauts féminin ci-dessus présentée par Marie Sicaud et Christelle Juteau-Lermechin qui reçoivent Isabelle Fourot, directrice régionale de la Fondation Abbé Pierre. Et tous les autres épisodes sur france.tv.