Entre 6 et 8 mois de prison ont été requis ce jeudi 13 octobre à Lille à l'encontre de six gardiens de prison, jugés pour des "violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique", sur un détenu de la maison d'arrêt de Sequedin, près de Lille.
Ces gardiens avaient été placés en garde à vue le 27 septembre, sur la base d'une plainte d'un prisonnier, puis sous contrôle judiciaire. Agés de 30 à 44 ans, les six prévenus, tous de carrure imposante, ont reconnu les faits. "J'aurais voulu que ça se passe autrement", "ça n'aurait pas du se passer comme ça", "ça aurait pu se passer autrement", ont-ils paraphrasé les uns après les autres.
"Ça n'aurait pas du se passer comme ça"
Un surveillant jugé pour des violences contre un détenu
Le parquet a requis six mois de prison pour cinq d'entre eux, et huit mois pour le premier surveillant, responsable de l'équipe, ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer dans la fonction publique pour tous.
Les faits remontent au 3 janvier dernier, quand les six gardiens interviennent pour un tapage dans une cellule occupée par deux détenus. L'un des deux prisonniers, sous mandat de dépôt dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants, est découvert nu sous la douche, avec une poêle dans la main, en train d'insulter son codétenu. Jugé menaçant, il est alors menotté et extrait de sa cellule pour être placé en quartier disciplinaire.
Les faits ont été filmés par les caméras de vidéosurveillance de la prison. Diffusé à l'audience, le film d'une vingtaine de minutes montre les surveillants sortir le détenu de sa cellule, puis le menotter, les mains dans le dos, entièrement nu.
Trainé sur le sol de la prison
Il est ensuite trainé sur le sol de la prison sur quelques mètres, puis conduit en quartier disciplinaire. Pendant ce transfert de plusieurs minutes, il subira des violences, notamment un taquet derrière la tête qui le fait chuter ou encore des coups de pied.
La vidéo montre également la victime jetée nue dans une flaque d'eau, au milieu d'une cour humide, juste avant d'être amenée dans le quartier disciplinaire. Le détenu, était présent à l'audience. Ils s'est vu délivrer une incapacité de travail inférieure à sept jours.
Le jugement a été mis en délibéré au 10 novembre.
Avec AFP