La comédienne Corinne Masiero et son groupe féministe ont participé au "Cabaret des Luttes" de la CGT, les 8 et 9 avril à la Bourse du travail de Lille. L'objectif : financer la caisse de grève des opposants à la réforme des retraites.
"Fermez vos poings mais ne fermez pas vos gueules", ont chanté sur scène Corinne Masiero et les sœurs Audrey et Stéphanie Chamot, du groupe les Vaginites. Le trio electro-punk féministe déjanté et au langage cru a joué les 8 et 9 avril à la bourse du travail de Lille, à l'occasion du "Cabaret en Luttes" de la CGT.
Un évènement organisé tout le week-end par le syndicat pour remplir les caisses de grèves. La participation financière des quelques 200 spectateurs y sera entièrement reversé, en faveur de la lutte contre la réforme des retraites.
"Faire en sorte que la grève puisse tenir"
"Tout le monde doit aider les grévistes, il y en a pour qui c'est vraiment une question de bouffer!", fait valoir Corinne Masiero, l'actrice qui interprète la célèbre Capitaine Marleau à l'AFP.
Deux jours après la onzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, "c'est aussi important de montrer que la mobilisation est loin de baisser", affirme-t-elle.
Tout le monde doit aider les grévistes, il y en a pour qui c'est vraiment une question de bouffer!
Corinne MasieroAFP
Maxime Séchaud, délégué régional du Syndicat français des artistes interprètes (SFA) est à l'initiative de l'événement avec la CGT. Il espère que cette caisse permette "de sauver les plus précaires et de faire en sorte que la grève puisse tenir."
"Il faut qu'on s'entraide, sinon ça ne va pas durer", approuve dans le public Jérôme Baelen, comédien.
Féminisme, lutte sociale, "tout est lié"
Sur scène, l'actrice finit en soutien-gorge et culotte blanche, peinte en rouge à l'entrejambe. Un spectacle provocateur et radical qui ne déplaît pas à l'audience. "C'est spécial mais dans le bon sens", commente Robin, 35 ans.
Les Vaginites, monté en 2020 et dont le nom désigne une inflammation du vagin, chantent pour dénoncer les violences faites aux femmes et le mépris de classe.
C'est pourquoi cela leur "semblait évident de venir", affirme Stéphanie Chamot, autre membre du groupe. Cabaret en Luttes est "complètement dans notre démarche, le féminisme, le social, tout est lié. Et je veux que les gens qui font grève et galèrent puissent continuer à la faire", expose-t-elle.
L'intersyndicale a d'ailleurs annoncé une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites le jeudi 13 avril, la veille de la publication de l'avis du Conseil constitutionnel sur le texte.