L'unité pour détenus violents de la maison d'arrêt de Sequedin, la première en France, doit ouvrir lundi 15 avril. Mais les travaux ne sont toujours pas finis selon les syndicats. L'inquiétude monte quant au manque de moyens et de sécurité.
Alors que la première unité pour détenus violents (UDV) de France doit ouvrir ce lundi à la maison d'arrêt de Sequedin, seules "trois cellules sur les dix de prévues" sont prêtes, selon les syndicats Force ouvrière Prison et UFAP-UNSA Justice.
Pour Sébastien Corcelis, délégue FO Prison, "rien n'est fini. Seules trois cellules sont opérationnelles et encore, il reste des travaux". Même son de cloche pour Benoît Normand du syndicat UFAP-UNSA Justice, cité dans les colonnes de la Voix du Nord : "Dans les conditions actuelles, on va droit dans le mur !"
Parmi les travaux restants persistent notamment l'installation de six passe-menottes et la division de la cour de promenade "pour éviter les rapports entre les détenus de l'UDV et les autres". Pour les rassurer, l'administration pénitentiaire aurait annoncé n'accueillir que "trois détenus" en attendant la fin des travaux "prévus fin 2019" selon Sébastien Corcelis.
"Qu'est-ce qu'un détenu violent ?" s'interroge le délégué FO. C'est le Centre national d'évaluation (CNE), habilité à évaluer la dangerosité des détenus, qui devra le déterminer. L'unité pour détenus violents prendra d'ailleurs place au 1er étage du bâtiment accueillant déjà le CNE.
Une prise en charge des détenus insuffisante
Autre critique, celle de la prise en charge : "Il faut savoir que dans l'UDV, les détenus ne peuvent y rester que trois mois, renouvelables trois fois maximum. Si ces détenus sont violents envers le personnel et les codétenus, pensez-vous vraiment qu'ils auront changé au bout de trois, six, ou encore neuf mois ? Ce quartier là ne sert à rien."
Les détenus dit violents seront encadrés par trois agents et un gradé. Mais là encore, ça coince côté syndicats : " Ces surveillants n'ont bénéficié que de trois jours de formation. Pour nous, c'est trop léger", affirme le délégué FO Prison.
Une première annonce en novembre 2018 déjà critiquée
La création de cette unité avait été annoncée en novembre 2018 par l'administration pénitentaire de Sequedin. Elle faisait suite à l'agression de deux surveillants à la prison de Vendin-le-Vieil et le mouvement de protestation des surveillants pénitentiaires qui en avait découlé en janvier 2018.
Elle devait alors prendre place sous les quinze jours, une date qui avait déjà entraîné la colère des syndicats, réclamant des travaux pour aménager et adapter ces cellules aux détenus violents.