Deux agressions successives se sont produites ce vendredi matin à la prison de Sequedin. En tout, cinq surveillants pénitentiaires ont été transportés aux Urgences du CHR de Lille.
Les surveillants pénitentiaires sont à bout. "Aujourd'hui les agressions se produisent pour des motifs de plus en plus futiles", souffle David Dehaese, secrétaire-adjoint de l'UFAP - UNSA à la prison de Sequedin. Ce vendredi matin, deux agressions se sont produites à moins de 15 minutes d'intervalle, faisant 5 blessés parmi les surveillants pénitentiaires.
En début de matinée, trois surveillants s'en vont chercher un détenu au quartier disciplinaire pour l'emmener au Conseil de dicsipline auquel il est convoqué pour avoir agressé un surveillant la semaine dernière. Mais alors qu'ils ouvrent la porte, ce détenu de 18 ans se jette sur eux et les agresse violemment. Le premier agent a la main cassée, le deuxième a des griffes sur le tout le torse, avec la peau arrachée, et le troisième présente des contusions sur le bras.
"Ce détenu était déjà connu pour des faits de violence", précise David Dehaese. "Déjà en décembre, il avait craché sur un collègue, qui avait demandé à ce qu'il soit transféré. Mais rien n'a été fait", déplore le responsable syndical.
Précédemment incarcéré pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, ce détenu est sorti de prison le 3 octobre dernier... pour y rentrer à nouveau le 10 octobre.
Deuxième agression
15 minutes à peine après cette première agression, d'autres surveillant refusent la promenade à un détenu. Un détenu voisin, entendant ce refus, tambourine alors sur la porte pour protester. "Il exigeait que son copain puisse aller en promenade. Lorsque mes collègues ont ouvert la porte, il leur a sauté dessus." L'un des deux a une grosse entaille sur le visage et un hématome l'arrière de la tête. L'autre a eu la main écrasée.
Les cinq surveillants agressés ont alors du être emmenés aux Urgences du CHRU de Lille.
"Aujourd'hui ce qu'on demande c'est que de réelles sanctions soient prises à l'encontre de ces détenus violents et qu'ils soient transférés en disciplinaire de manière automatique lorsqu'il y a agression", poursuit David Dehaese. "Pour le moment il y a une sorte de complaisance de la direction vis-à-vis de la population carcérale."
En janvier, l'agression de trois surveillants par un détenu à la prison de Vendin-le-Vieil avait provoqué un important mouvement de protestation de la part des agents pénitentiaires. En février, c'est à Maubeuge qu'un surveillant entamait une grève de la faim suite à une double agression.