Transports, écoles, dépôt pétrolier bloqué… les perturbations à prévoir ce mardi 7 mars dans le Nord et le Pas-de-Calais

Les syndicats espèrent mettre la France à l'arrêt. Tour d'horizon non-exhaustif des mobilisations secteur par secteur ce mardi 7 mars dans le Nord et le Pas-de-Calais.

Sixième journée de mobilisation pour s’opposer à la réforme des retraites portée par Elisabeth Borne et le gouvernement. Alors que l’intersyndicale compte mettre la France à l’arrêt pour protester contre le report de deux années de l’âge de départ à la retraite, la mobilisation a déjà débuté ce lundi 6 mars 2023 dans la région.

De nombreux ralentissements ont été enregistrés sur les routes autour du CRT de Lesquin, zone stratégique des transports, et deux ronds-points sur trois ont été bloqués dès 6 heures par les routiers.

Ce mardi 7 mars s’annonce comme une journée noire. Les grévistes devraient converger en nombre vers Lille pour prendre le départ de la manifestation depuis la porte de Paris à 14h30.

Mais de nombreuses manifestations sont prévues dans plusieurs villes de la région dans la matinée. À Arras, Béthune, Boulogne-sur-Mer, Calais, Fourmies et Maubeuge, le top départ sera donné à 9h30. Au total, une vingtaine de mobilisations sont annoncées dans les deux départements.

Sur les rails, à peine 1 TER sur 10 dans les Hauts-de-France

C’est un chiffre qui montre ô combien la grève va être suivie dans les rangs de la SNCF. Ce mardi 7 mars, seul 1 TER sur 10 devrait fonctionner.

Côté TGV, un train sur 5 devrait circuler sur l’axe Nord : les TGV depuis Lille en direction des villes de province – Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Montpellier - sont quasi tous supprimés.

Sur l’axe Lille – Paris, comptez un TGV sur deux. Pour mesurer les perturbations à prévoir sur cette ligne à grande vitesse ce mardi 7 mars, il suffit de faire le test en se rendant sur le site de la SNCF pour tenter de réserver un billet Lille – Paris : le premier train de 5h52 est supprimé, tout comme les TGV de 7h12, 7h40, 8h12, 9h12, 10h12, 11h32 etc.

Dans la métropole lilloise, les deux lignes de métro automatisées circuleront normalement. Sur le tronc commun des lignes de tramway (entre la gare Lille Flandres et le Croisé Laroche), comptez un train toutes les 7 minutes. Cette fréquence double sur les branches du tramway en direction de Roubaix et de Tourcoing. 

Le réseau de bus sera perturbé sur une trentaine de lignes (notamment la liane 3, la liane 4 et la liane 8), certaines ne circuleront pas.

Dans le ciel, des perturbations annoncées mardi 7 et mercredi 8 mars

Selon la direction de l’aviation civile, près de 30% des vols au départ de l’aéroport de Lille Lesquin vont être supprimés en cette journée de grève générale. Sur le site internet de l’aéroport, les avions en direction de Toulouse (départ 9h15), de Lyon (départ 14h20) et de Bordeaux (départ 20h25) sont d’ores et déjà annulés.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, 4 vols au départ de Lille-Lesquin ont déjà été préventivement annulés : Lille – Genève (départ 9h), Lille – Nice (départ 9h20), Lille – Marseille (départ 16h15) et Lille – Lyon (départ 18h40).

La direction de l’aéroport précise également que "le programme des vols pourrait être perturbé par des retards" durant ces deux journées de mobilisation et invite les passagers à consulter régulièrement les prévisions sur son site internet.

Deux des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines à l’arrêt

À Gravelines, les salariés n’ont pas attendu la journée du 7 mars pour entrer dans la danse. Depuis ce week-end, 2 des 6 réacteurs de la centrale nucléaire sont à l’arrêt. Conséquence : la production d’électricité tourne au ralenti. Exemple avec la tranche 5, illustre Franck Redondo, représentant Force Ouvrière : "au lieu de produire 900 mégawatts, elle produit 150 mégawatts".

Selon lui, la suppression des régimes spéciaux dans le projet de réforme des retraites du gouvernement est inconcevable. "Comment un opérateur qui pilote une centrale nucléaire pourra être lucide et efficace de nuit à 64 ans pour éviter un Tchernobyl ou un Fukushima ?", lance-t-il.

Au dépôt pétrolier Total de Mardyck, aucune expédition dès ce soir

Il est le seul dépôt pétrolier de la région et pourrait de nouveau faire la Une des journaux, après les manifestations d'octobre dernier et le blocage total du site.

À partir de ce lundi 6 mars 2023, les syndicats vont proposer "aux salariés postés de voter le fait qu’il n’y ait aucune expédition qui ne sorte du site", avance Benjamin Tange, secrétaire CGT de la raffinerie, "et la question se posera à chaque nouvelle équipe". Comprendre ainsi que la grève pourrait être reconduite.

En clair, l’objectif des syndicats et de ne réaliser aucune expédition de pétrole par camion, par pipeline ou par bateau. "L’objectif est de reconduire la grève pour peser beaucoup plus efficacement que ce qu’on a pesé jusqu’à maintenant, assume Benjamin Tange. On est obligés de changer le braquet parce qu’on a laissé suffisamment de temps au gouvernement pour retirer sa réforme, en vain".

Il l’assure : hors de question de provoquer des pénuries dans les stations-services. Mais "si le gouvernement ne retire pas son projet, il pourrait y avoir une incidence sur les ravitaillements des stations-services".

Le théâtre du Nord en grève "à l'unanimité"

C’est un geste fort et symbolique. La totalité du personnel permanent du théâtre du Nord, soit 39 personnes, a décidé à l’unanimité de se déclarer gréviste ce mardi 7 mars.

Conséquence directe : la représentation The Interrogation d’Edouard Louis et Milo Rau prévue le soir même est annulée.

Nous sommes toutes et tous bien conscient.e.s de l’impact d’une telle annulation, que ce soit pour les artistes ou le public mais nous considérons que ce geste fort est nécessaire.

Extrait du communiqué du personnel du théâtre du Nord

Le théâtre du Nord est le seul centre dramatique national à avoir pris cette décision. Pour autant, le théâtre ne sera pas fermé au public, comme l’explique Loïc Duhayon, responsable du développement des publics : "on sera tous présents dans le hall du théâtre à partir de 19 heures et on invite toutes celles et tous ceux qui veulent échanger et débattre de cette réforme à nous rejoindre".

Les enseignants sont "désabusés et en colère"

Sixième journée d’action, et même ras-le-bol du côté des enseignants. Alors que le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, prévoit plus de 60% de grévistes dans les rangs des enseignants exerçant dans les écoles primaires, la grève s’annonce très suivie.

Laurent Hoefman, président du syndicat national des écoles et référent à Lille, ne se risque pas à donner une estimation du nombre de grévistes, mais celle-ci devrait être "assez proche" de la première mobilisation du mois de janvier (42% de grévistes chez les enseignants du 1er degré le 19 janvier dernier). "Il y a un ras-le-bol assez général qui n’est pas lié uniquement à la réforme mais également à tout ce temps perdu pour la revalorisation des salaires, dénonce-t-il. Ça a été promis sous le premier mandat de Jean-Michel Blanquer dès 2017 et on l’attend toujours".

Les enseignants des collèges et des lycées de la région seront également mobilisés. Le SNES FSU, syndicat du second degré, a annoncé sa participation dans la vingtaine de manifestations organisées dans le Nord et le Pas-de-Calais ce mardi 7 mars.

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