La République en Marche a choisi de soutenir les maires de Roubaix Guillaume Delbar (ex-LR) et de Dunkerque Patrice Vergriete (DVG) pour les élections municipales de 2020. Même s‘ils ne sont pas affiliés au parti présidentiel, il n’investira aucun candidat en face d’eux.
C’est officiel, le parti macroniste soutiendra les maires sortants des troisième et quatrième plus grosses villes du Nord aux élections municipales de 2020. Guillaume Delbar, maire ex-LR de Roubaix, et Patrice Vergriete, maire Divers gauche de Dunkerque, ont été choisis par la commission électorale LREM.
Soutien et non investiture
Il s'agit d'un soutien, non d'une investiture. LREM ne mettra pas d'autre candidat face à ces deux maires non issus de ses rangs pour mener la bataille électorale à venir.
Guillaume Delbar, ex-LR, ne souhaitait pas l'étiquette du parti présidentiel, clivante, même s'il a fait partie des signataires d'une tribune de soutien à Emmanuel Macron au moment des élections européennes de mai dernier, avec 72 autres élus de droite.
"Lors de mon départ des Républicains (au moment de la nomination de Laurent Wauquiez à la tête du parti en décembre 2017, NDLR), j'ai dit que je ne reprendrai pas de carte de parti, ça n'a pas changé", nous a déclaré l'édile roubaisien, qui salue "cette marque d'ouverture " du parti présidentiel avec le soutien dont il fait l'objet.
Un soutien "naturel" ajoute Guillaume Delbar, qui évoque la récente visite du premier Ministre dans sa ville, qualifiée d'"exemplaire" par Edouard Philippe en matière de politique zéro déchet.
Le maire de Roubaix souligne aussi sa proximité "politique et géographique" avec son voisin tourquennois Gérald Darmanin. L'actuel Ministre des comptes publics, qui devrait lui aussi se lancer dans la bataille municipale à Tourcoing, s'est empressé de le féliciter sur Twitter.
Heureux du soutien officiel de @enmarchefr à @GDelbar par la commission d’investiture ce soir. Juste récompense de son excellent travail pour @roubaix !
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) September 4, 2019
Guillaume Delbar enfin, évoque dans les rangs de sa majorité des "marcheurs de la première heure" parmi ses adjoints, signe de son ouverture et de sa liberté à l'égard du parti macroniste, qui dit-il, "ne (lui) a rien demandé en échange de son soutien".
Soutien plus inattendu au maire Divers gauche de Dunkerque
Le soutien de LREM à Patrice Vergriete est plus inattendu. Le maire et président de la communauté urbaine de Dunkerque n'a jamais exprimé de soutien officiel à Emmanuel Macron, même si son positionnement au centre le rend "Macron-compatible".
"Le maire de Dunkerque montre régulièrement sa capacité à réunir des majorités larges sur des décisions concernant Dunkerque et l'agglomération", justifie Laurent Pietraszewski, membre du bureau politique LREM et député de la 11e circonscription du Nord. "Ce qui compte, ce n'est pas l'étiquette, c'est la capacité d'ouverture de sa majorité et la présence de marcheurs dans cette majorité", complète celui qui réfute également tout marchandage à ce stade sur le nombre de ces marcheurs dans la future liste du candidat.
En 2014, Patrice Vergriete avait créé la surprise en détrônant le socialiste Michel Delebarre, dont il avait été l'adjoint à la Jeunesse et aux sports pendant près de deux mandats.
LREM a ses candidats dans toutes les grandes villes du Nord
En juin dernier, lors de sa première salve d'investitures, la République en Marche avait déjà apporté son soutien au maire sortant de Valenciennes. Laurent Degallaix, maire UDI depuis 2002, n'aura donc, lui non plus, pas de marcheurs à affronter en mars prochain. Ils seront invités à rejoindre sa liste, que l'édile souhaite la plus ouverte possible.
"Je veux faire à Valenciennes une liste plurielle représentative de la ville avec des gens de la droite, du centre, de la gauche, des écolos et des marcheurs", avait-il déclaré au moment du soutien reçu de LREM.
Avec Violette Spillebout, investie à Lille, et la candidature attendue de Gerald Darmanin à Tourcoing, le parti présidentiel a donc choisi ses têtes de liste dans la plupart des grandes villes nordistes.
Mais les discussions et prospections se poursuivent dans les 60 villes du Nord de plus de 9000 habitants qu'il a ciblées, avec l'intention de renforcer une implantation locale encore embryonnaire.