Cet habitant de Marcq-en-Baroeul lègue plus d'un million d'euros à l'UNICEF : "il voulait en quelque sorte donner l'exemple"

Après une vie difficile marquée par la malnutrition et la perte de sa mère durant l'adolescence, celle de sa femme et de son fils à l'âge adulte, Raymond Hennebelle a signé tout son testament au nom de l'UNICEF. L'association, qui ne communique pas sur ses donateurs, l'a fait à la demande du défunt.

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C'est une belle histoire de générosité que l'UNICEF a décidé de partager, suite à la volonté du défunt donateur. Raymond Hennebelle, né à Wasquehal en 1932 et décédé le 25 janvier 2022, a fait un legs de plus d'un million d'euros à l'association humanitaire. 

"Monsieur Raymond Hennebelle est une personne qui était en contact avec l'UNICEF depuis un certain nombre d'années", lance Anne de Matharel, responsable du service libéralités (qui comprend les legs et les donations) et assurance vie de l'UNICEF. Le contact était d'abord épisodique à partir de 2011, "mais relativement régulier", précise-t-elle. 

Cet habitant de Marcq-en-Baroeul était donateur avant de devenir testateur déclaré, "c'est-à-dire qu'il avait manifesté son intention de faire un legs au profit de l'UNICEF après son décès". Raymond Hennebelle a "recontacté de manière plus régulière" l'association "dans les années 2018-2019" et, après son décès, "j'ai constaté qu'il a établi son testament le 1er janvier 2018 dans lequel il léguait l'ensemble de ses biens à l'UNICEF". 

Une enfance difficile

Anne de Matharel l'a rencontré en 2019. Il voulait parler à l'association de son legs et de ses intentions. "C'était un monsieur qui était très réservé, même un peu solitaire et il avait demandé à ce qu'on vienne le rencontrer chez lui pour nous expliquer qu'il avait pris la décision" de faire son testament à l'UNICEF avec une somme importante.

Il est aussi revenu sur son enfance difficile. "Il a été orphelin de mère à l'âge de 15 ans" et a dû se débrouiller seul dans la vie. "Son enfance malheureuse l'avait conduit à souffrir de la faim. Il a vraiment souffert de la faim. dans sa jeunesse", insiste au bout du fil Anne de Matharel. Il est ensuite devenu "électricien en téléphonie, et à l'âge de 43 ans, il a été déclaré en invalidité parce qu'il était asthmatique."

Son important patrimoine, il le doit à une indemnitée reçue par sa défunte femme, à la suite d'un accident de la route. "Je pense qu'elle n'est pas décédée de cet accident mais elle est décédée il y a une trentaine d'années", suppose Anne de Matharel. Il a d'ailleurs perdu son seul fils quelques temps après la disparition de sa femme. 

C'est cette indemnité-là qui a permis à Raymond Hennebelle l'achat de biens immobiliers qu'il a ensuite revendu "il y a une vingtaine d'années avec une importante plus-value. C'est ça qui a fait fructifier son patrimoine."

"Donner envie à d'autres de le faire"

Après plusieurs voyages, "notamment en Afrique", Raymond Hennebelle "avait été marqué par la malnutrition des enfants, leur détresse. Il était profondément choqué du fait qu'aujourd'hui, il y ait des enfants qui meurent de faim."

Selon elle, ce besoin de rendre visible son legs était une façon de "sensibiliser le grand public sur l'importance et l'intérêt de faire un legs". 

Pour Anne de Matharel, Raymond Hennebelle "voulait en quelque sorte donner l'exemple et donner envie à d'autres de le faire. Je pense que ça devait être la raison principale", suppose-t-elle avant de continuer : "peut-être qu'il s'est dit que ce n'est peut-être pas connu du grand public de pouvoir léguer ses biens après son décès à l'UNICEF". Certes, il est possible de faire des dons "mais on peut aussi faire des lègs".

Il était très solitaire, très réservé. C'est ça qui est peut-être un peu paradoxal. Il voulait qu'on le sache dans son entourage plus ou moins proche, parce que c'était au niveau régional. Il voulait qu'on communique, qu'on sache qu'il avait des valeurs et qu'il voulait aider son prochain à travers ce geste.

Anne de Matharel

A titre personnelle, cette histoire l'a touchée car Raymond de Hennebelle parlait "avec beaucoup de simplicité, de spontaneité, d'humilité". Au moment de leur rencontre, elle ne connaissait pas encore le montant exact de la somme. Elle savait seulement qu'il s'agissait "d'un gros legs".

"Il m'a dit, Madame de Matharel, vous vous engagez à communiquer sur mon legs", relate-t-elle. Ce à quoi elle a répondu qu'elle le ferait dans la mesure du possible, si des médias souhaitent relayer cette histoire.  D'autant plus que l'association ne communique pas sur ses donateurs. Mais elle a eu "énormément de respect" et "souhaitait aussi lui rendre hommage parce que c'était aussi son voeu le plus cher : lui rendre hommage". 

En 2021, l'UNICEF "a collecté un peu plus de 15 millions d'euros de legs et assurances vie". En 2022, la somme a atteint plus de 19 millions d'euros. "Il y a une progression d'à peu près 30% par rapport à l'année dernière. C'est une collecte qui est en croissance", Anne de Matharel. 

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