Jeumont Electric, une des plus importantes entreprises de Sambre Avesnois, devrait être cédée à Framatome et Naval Group. L'inquiétude grandit chez les syndicats.
C'est la mine défaite que Florian Brasseur, salarié chez Jeumont Electric et délégué CGT, accuse le coup : "ça faisait trois mois qu'ils nous baladaient, maintenant on sait". La nouvelle a été annoncée par la direction hier aux salariés : l’actionnaire cèderait l’entreprise à Framatome et Naval Groupe d’ici la fin de l’année.
"D'après les rumeurs, Framatome serait largement majoritaire à hauteur de 70%, Naval Group aurait donc les 30% restants" précise Ludovic Bouvier, secrétaire général de l'USTM-CGT Hainaut-Avesnois-Cambrésis. Aux côtés des salariés, il ne cache pas son inquiétude : "pourquoi Framatome rachète ? Est-ce que c’est pour relancer l’activité ou pour faire complètement autre chose ?"
Dans l'ombre de ces questions pour le moment sans réponse, une peur, celle de la restructuration. "On se demande vraiment à quelle sauce on va être mangé" soupire Florian Brasseur. L'agent environnemental assure qu'ils ne parviennent pas à obtenir des réponses de la part de la direction.
Il n’y a pas d’opération comme celle-là sans réorganisation et sans casse
Ludovic Bouvier, secrétaire général de l'USTM-CGT Hainaut-Avesnois-Cambrésis
La direction, que nous ne sommes pas parvenus à joindre, aurait également évoqué la tenue d'un Comité social et économique (CSE) "fin juin, début juillet" précise le syndicaliste. "On ne participera pas tant qu'on n'a pas rencontré Framatome pour discuter business plan" martèle-t-il.
Une entreprise "en grande difficulté"
Il y a quelques mois déjà, syndicats et une partie des 500 salariés travaillant sur le site historique de Jeumont Electric, alertaient sur la situation de l'entreprise. Ils craignaient pour le futur de la société après la délocalisation d'une partie de la production vers l'Inde. "On est toujours en grande difficulté, on n’a pas assez de travail et ça touche tous les services" affirment les syndicats.
Une récente expertise nous a montré qu'il faudrait investir 30 à 35 millions d'euros pour relever la boîte
Ludovic Bouvier, secrétaire général de l'USTM-CGT Hainaut-Avesnois-Cambrésis
"On nous a dit hier que pour l'instant la direction reste en place, Framatome arriverait dans nos murs fin 2023", le rachat serait alors entériné. "On reste très inquiets, parce que nous, on doit survivre jusqu’à la fin de l’année" concluent les salariés.