L'épisode caniculaire qui se conclut ce lundi 11 septembre dans les Hauts-de-France s’inscrit dans l’histoire météorologique, avec une vingtaine de records de températures battus dans la région pour un mois de septembre.
C’est toujours l’été, certes, mais la météo de ce début de mois de septembre n’était pas tout à fait normale. Placée en vigilance jaune canicule depuis jeudi 7 septembre, la région Hauts-de-France a enregistré, durant cet épisode exceptionnellement long et tardif, de nombreux records de températures. De jour, comme de nuit.
Un weekend peu reposant
Dans la nuit de samedi à dimanche, trois records sont tombés selon Météo France : il n’a pas fait moins de 18,8°C à Arras (Pas-de-Calais) et même 20,4°C à Cambrai (Nord) et Fontaine-les-Vervins (Aisne). Les minimales les plus chaudes jamais mesurées dans ces communes une nuit de septembre.
La nuit précédente, le même record avait été battu à Saint-Quentin (Aisne), avec un thermomètre ne redescendant pas en dessous de 18,4°C.
Des nuits plutôt chaudes donc, qui entretenaient le terrain pour une série de journées records.
Les thermomètres à l’ouest
À Abbeville (Somme), la dernière fois qu’il avait fait si chaud, c’était sous la 4e République. D’après le bureau d'expertise Agate Météo, le record de la température maximale observée à Abbeville durant un mois de septembre, 32,8°C mesurés le 4 septembre 1949, a été battu ce dimanche 10 septembre 2023 avec 33,1°C. Trois dixièmes pour l’histoire.
À quelques kilomètres au sud, il a fait encore plus chaud à Oisemont (Somme) : 34,2°C. Le précédent record ne tenait que depuis 2020 (33,4°C).
Entre les deux, sur la côte, Cayeux-sur-Mer enregistre le plus grand bon : +2 degrés par rapport au précédent record, avec 33,7°C mesurés ce dimanche contre 31,7°C en septembre 2016. Comme quoi le littoral ne préserve pas toujours de la canicule.
Il y a eu un changement d’orientation des vents, avec des vents de sud dominants, qui a fait basculer la vague de chaleur. Elle a donc gagné le littoral, qui d’habitude est moins chaud car sous l’influence des vents de nord-est.
Patrick Marlière, directeur d'Agate Météo
Plus de 30 degrés sur le cap Gris-Nez, qui l’eut cru ? D’autres records remontant à 2016 ont été battus dans le Pas-de-Calais : au Touquet (32,8°C), à Boulogne et à Calais (32,6°C).
Températures max : 19 records sont tombés
Ces six communes de l’ouest de la région viennent s’ajouter aux 13 autres qui avaient déjà battu leurs propres records durant cette canicule de septembre 2023, selon la veille statistique d’Agate Météo.
Les stations météo de Rouvroy-les-Merles et Songeons (Oise) avaient ouvert le bal vendredi 8 septembre, avec de nouveaux records de températures maximales pour un mois de septembre établis respectivement à 34,7°C et 34,1°C.
La vague de chaleur avait ensuite emporté, samedi, 11 communes des Hauts-de-France :
- Records dans l’Aisne à Braine (35°C, la plus forte valeur de l'épisode) et Martigny-Courpierre (33,9°C) ;
- Record dans le Nord à Steenvoorde (34,2°C) ;
- Records dans l’Oise à Jaméricourt (34,8°C), Le Plessis-Belleville (34,9°C) et Saint-Arnoult (33,1°C) ;
- Records dans le Pas-de-Calais à Lillers (34,3°C), Fiefs (33,6°c), Radinghem (32,1°C) et Humières (32,7°C) ;
- Record dans la Somme à Bernaville (32,1°C).
Tous les records ne sont pas tombés, notamment celui de la température la plus chaude jamais enregistrée dans les Hauts-de-France : 36,5°C. C’était à Godenvillers (Oise), il y a seulement 3 ans, le 15 septembre 2020.
Par ailleurs, un très vieux record a une nouvelle fois résisté à cette canicule, à Dunkerque. Bien qu’il y ait fait très chaud - encore 33,9°C ce dimanche -, le thermomètre n’a pas atteint les 35,2°C qu’il avait connu le 8 septembre… 1898. Rendez-vous l’année prochaine ?
Le réchauffement climatique fait qu’on a ces valeurs extrêmes à une période un peu tardive. Et l’épisode est surtout exceptionnel par sa durée. À Lille par exemple, on a frôlé le record de 2020 sans le faire tomber, et à l’époque ce n’était que 2 jours alors que cette fois il fait plus de 30 degrés depuis une semaine. La normale en septembre, c’est un jour.
Patrick Marlière, directeur d'Agate Météo
En attendant, l’épisode se conclut, mais l’affaire tourne, logiquement, à l’orage. La vigilance jaune reste donc de mise ce lundi dans nos cinq départements.