Et de 100 pour la Pelforth ! Cette bière emblématique a marqué l'histoire brassicole du nord de la France par la singularité de son goût. De célébrité locale à nationale, elle en a parcouru du chemin en un siècle !
La bière Pelforth - qui a dépassé les frontières des Hauts-de-France depuis - fête ses 100 ans. Pour l'occasion, elle revêt un étiquetage rétro, histoire de célébrer comme il se doit l'anniversaire de la marque nordiste la plus célèbre de France. Retour sur l'histoire de ce breuvage centenaire.
Pelforth, c'est l'histoire de trois brassiers (Louis Boucquey associé à Armand Deflandre et Raoul Bonduel)) qui investissent en 1921 un petit local sur les bords de la Deûle à Lille, après la destruction de la brasserie du grand-père Boucquey pendant la Première Guerre mondiale.
La naissance de la bière brune
La brasserie prend réellement son envol dans les années 30, plus précisément en 1935, grâce à la bière brune Pelforth 43, singulière à une époque où les Nordistes boivent surtout de la blonde. Une idée de Jean Deflandre, le fils d’un des fondateurs, qui va tout de suite séduire les consommateurs.
Pour rendre cette bière encore plus unique qu'elle ne l'est déjà, la fermentation haute est utilisée à une époque où la fermentation basse est la plus répandue. La levure est également commandée à l'Angleterre, chose qui se faisait très rarement.
Tout est donc fait pour en faire une bière spéciale et originale. Pelforth tire d’ailleurs son nom de plusieurs références différentes : "Pel" pour la brasserie du Pélican, "fort" parce que c'est une bière… forte, le "H" final ayant été rajouté pour donner une connotation anglosaxonne! Le numéro 43 fait lui référence au nombre de kilos de malt utilisés pour fabriquer un hectolitre de cette bière.
Pelforth : de célébrité locale à nationale
Après la Seconde Guerre mondiale, forte de son succès, la brasserie déménage à Mons-en-Baroeul et poursuit son essor : elle devient la brasserie la plus importante du Nord et produit en moyenne 145.000 hectrolitres par an. C’est l’unique bière brune de France à l’époque.
La marque cultive aussi sa popularité en sponsorisant d'abord le Tour de France en 1964, puis l'équipe cycliste Pelforth-Sauvage-Lejeune et son coureur vedette, le néerlandais Jan Janssen, vainqueur du Tour en 1968.
Il n'en faudra pas plus pour en faire la bière la plus réputée de France. Pelforth s'impose alors comme un poids lourd du secteur brassicole. Les années 1980 marquent un autre grand tournant : la brasserie est rachetée par le géant Heineken (derrière la Desperados ou encore la Mort subite).
La Pélican a resisté au temps
Depuis, le groupe néerlandais a développé à Mons-en-Baroeul sa plus grosse unité de production en France. Antoine Clément, directeur du site, explique que "la part de production de Pelforth c'est 12 à 13% du volume total, soit l'équivalent de 160 millions de demies qui sont produites sur ce site sous la marque Pelforth". Cela représente 450.000 hectolitres produits tous les ans.
Et malgré la crise sanitaire, la marque se porte pour le mieux. "Sur la partie café, hôtel, restaurant, l'avenir est devant nous, avec la réouverture vraiment attendue, poursuit-il. Ce qu'on sait, c'est que la marque a particulièrement performé durant la sortie du confinement de 2020. Et pour ce qui est de la grande distribution, l'année 2020 a été très bonne puisque la marque a progressé de 11% sur ses volumes."
Le Pélican a donc bien resisté au temps. Aujourd'hui, ce sont ses bières blondes qui représentent la majorité des ventes de la marque.