Le 7ème plan d'action régional (PAR) contre la propagation des nitrates a été adopté par la préfecture des Hauts-de-France. Délimitant de nombreuses zones d'actions renforcées entre le Nord et le Pas-de-Calais, il est entré en vigueur le 1er août 2024.
Si depuis 1991, une directive européenne lutte pour la protection des eaux en s'engageant contre la pollution par le nitrate d'origine agricole, cette dernière doit être couplée par des actions plus localisées pour être efficace. C'est le cas notamment des programmes d'actions régionaux (PAR). Le 1er août 2024, le septième du nom est entré en vigueur dans les Hauts-de-France, délimitant de nombreuses zones d'action dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Présent naturellement dans l'air, le sol et l'eau, le nitrate peut s'avérer dangereux s'il s'y retrouve en trop grande quantité. Certaines activités humaines contribuent à en augmenter les concentrations comme l'agriculture, l'industrie, mais aussi le système des eaux usées.
Le nitrate est l'une des causes majeures de l'eutrophisation des eaux, comprendre ici l'appauvrissement en oxygène et le déséquilibre d'un écosystème. Il est notamment responsable du phénomène des "marées vertes" sur le littoral breton.
Les Hauts-de-France, zone vulnérable au nitrate
La directive européenne, dite "directive nitrate", se traduit par la définition de zones "vulnérables" où sont imposées des actions et des pratiques agricoles pour limiter la propagation de la pollution. La région Hauts-de-France ne fait pas exception et a été catégorisée de la sorte sur tout son territoire.
Pour ce faire, le PAR qui s'étend de 2024 à 2028, prévoit la mise en place de mesures spécifiques destinées au secteur agricole. Mais délimite également des zones d'actions renforcées (ZAR), "sur des périmètres où la qualité de la ressource en eau dépasse la norme de potabilité ou la dépassera à l'horizon 10 ans si les tendances actuelles se poursuivent" détaille la Préfecture de la région.
Ces zones sont disséminées un peu partout sur le territoire, mais une forte concentration d'entre elles se situe entre le Nord et le Pas-de-Calais dans le bassin minier. Dans ces lieux, la Préfecture parle d'un "enjeu eau potable".
Des mesures strictes pour le secteur agricole
Dans ces ZAR, l'action des différents acteurs du secteur agricole n'est pas laissée au hasard. Les dérogations à l'obligation d'implantation d'un couvert d'interculture (plantes cultivées volontairement pour recouvrir un sol de la manière la plus permanente possible) sont interdites, sauf dans les sols dont la teneur en argile est supérieure à 31%.
À cela, les exploitants agricoles doivent se plier à deux autres meesures complémentaires parmi une liste de quatre, au choix. On retrouve notamment l'idée de s'inscrire dans une démarche volontaire, encadrée et reconnue par l'administration pour améliorer la qualité de l'eau, mais aussi d'avoir une attention particulière aux fertilisants utilisés dans les cultures.