Une formation de deux heures est désormais obligatoire pour les associations étudiantes de l'université de Lille. Menée par Sandrine Rousseau, elle rappelle la loi et les comportements à adopter en cas de violences sexistes ou sexuelles.
Une formation obligatoire pour les associations étudiantes, sur les violences sexistes et sexuelles, c'est ce qu'a décidé Sandrine Rousseau, vice-présidente de l'université de Lille, en charge de la vie étudiante, de la vie de campus, et de l'égalité femmes-hommes. Ancienne vice-présidente EELV du Conseil régional, elle s'engage depuis pour faire bouger sur le sujet et a notamment écrit en 2017 le livre "Parler".Depuis mars dernier, une fois par mois et pendant deux heures, les représentants d'associations viennent en savoir plus. Sandrine Rousseau insiste sur deux aspects : la loi d'abord mais aussi le comportement à adopter. 85 associations ont déjà suivi cet atelier, sur les 150 que compte l'université. Si une association refuse d'y participer, l'université lui retirera son agrément.
"L'université a une responsabilité"
Comment identifier une victime, comment déceler les signaux d'alertes et les stratégies d'un agresseur ? Sandrine Rousseau reprend les termes et les mécanismes un à un. Elle rappelle :"l'université a une responsabilité. Si des violences sexuelles se déroulent entre étudiants, entre étudiants et professeurs, entre étudiants et administratifs. Elle doit agir." Faire parler les gens, pour les protéger et en protéger d'autres, voilà toute l'ambition de cette formation.
Support vidéo, statistiques, conseils, émaillent ce temps d'échange avec les étudiants. À termes, un système de référent doit être mis en place pendant les soirées étudiantes.
Le milieu universitaire soumis aux violences sexuelles
Les violences sexistes et sexuelles se caractérisent dans un contexte particulier à l'université. Elle sont favorisées par la jeunesse des étudiantes, un âge où il y a le plus de violences. Il faut ajouter à cela les rapports de pouvoir, entre une/un élève et son professeur, un rapport à la note déterminant pour la suite d'une carrière.
Autre aspect : la vie étudiante, rythmée par les soirées où là l'agresseur profite là d'une situation pour abuser du consentement d'une personne.
Des ressources pour les victimes et les témoins
L'université de Lille possède déjà une cellule d'écoute et de prévention dédiée aux violences sexuelles en milieu universitaire (CEVIHS). Rattachée à la maison de la médiation, elle est joignable par mail. Une douzaine de personnes, des psychologues, des professeurs accueillent et conseillent les victimes sur rendez-vous.
Le Collectif De Lutte Anti-Sexiste Contre Le Harcèlement Sexuel Dans L'Enseignement Supérieur (CLASCHES) accompagne également celles ou ceux qui le souhaitent. Un guide en ligne est à disposition.