Contrairement à plusieurs affirmations, la métropole européenne de Lille (MEL) sera soumise à la zone de faibles émissions (ZFE) au 1er janvier 2025, comme décidé lors des annonces gouvernementales de ce lundi 10 juillet 2023.
"La zone à faibles émissions est toujours d'actualité dans la métropole de Lille." Suite aux annonces gouvernementales de ce lundi 10 juillet 2023 concernant les nouvelles mesures de lutte contre la pollution atmosphérique, Sébastien Leprêtre, vice-président de la Métropole européenne de Lille (MEL) en charge des transports, réagit aux accusations d'abandon de la Zone à faibles émissions (ZFE).
"Des mesures ont été prises. Elles indiquent que certaines métropoles doivent accélérer le processus de mise en place des ZFE, là où d'autres peuvent avancer à leur rythme", continue le vice-président. "Ce qui est notre cas dans la métropole européenne de Lille."
Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg et Rouen ne seront donc pas les seules métropoles à se soumettre à la ZFE. Elles devront interdire les voitures diesel de plus de 18 ans d'ici au 1er janvier 2024, suivies des voitures diesel de plus de 14 ans et des voitures à essence de plus de 19 ans d'ici au 1er janvier 2025.
Toucher 50 000 véhicules dans la métropole
"En avril 2022 (la MEL) avait délibéré sur la mise en place d'une ZFE à échéance du 1er janvier 2025, avec pour cible les véhicules non-classés, qui sont les plus polluants", retrace Sébastien Leprêtre. "Mais aussi les véhicules qui possèdent les vignettes Crit'Air 4 et 5." Le but ? Englober 50 000 véhicules, sur les 670 000 que compte la MEL, dans le processus.
"Notre métropole est victime de problématiques de santé publique liées à la production de dioxyde d'azote et de particules fines."
Sébastien Leprêtre, vice-président de la MEL
Le maire de La Madeleine le rappelle : Lille est la métropole la plus touchée par les particules fines, engendrées par les moteurs, les freins des véhicules et le mode de chauffage. "Notre métropole est victime de problématiques de santé publique liées à la production de dioxyde d'azote et de particules fines, produites par les véhicules les plus polluants." Le gouvernement et la métropole misent donc sur la pédagogie et la communication pour faire comprendre l'importance de ces nouvelles mesures.
Quel calendrier pour le cheminement de ces mesures ?
"Juste après les vacances d'été, des conférences territoriales auront lieu, comme la conférence des maires, pour partager le fruit des analyses menées avec les élus", projette Sébastien Leprêtre. En 2023, la MEL va ensuite déclencher une concertation réglementaire pour permettre à chacun et chacune de prendre connaissance des dispositifs en préparation et de prendre part au débat.
"Une nouvelle phase d'au moins six mois de pédagogie (...) exclura les sanctions automatiques."
Sébastien Leprêtre, vice-président de la MEL
Début 2024, la MEL devrait proposer une nouvelle délibération pour poser toutes les mesures qui entoureront la mise en place de la ZFE. "L'ensemble de l'année 2024 consistera à massifier la communication sur le dispositif, qui démarrera au 1er janvier 2025, avec une nouvelle phase d'au moins six mois de pédagogie qui exclura les sanctions automatiques, pour que tout le monde ait le temps de comprendre le processus", achève le vice-président de la MEL.
Pas de ZFE à Amiens
Annoncée l'an dernier, il n'y aura finalement pas de ZFE à Amiens d'ici 2025. La ville picarde ne fait pas partie des agglomérations concernées par les nouvelles mesures gouvernementales.
Déjà, en mai 2022, Alain Gest, le président d'Amiens métropole, ne semblait pas enthousiaste sur le sujet : "Aujourd'hui, la qualité de l'air d'Amiens ne justifie pas une telle mesure. Évidemment que ça fera des mécontents. On va faire en sorte de limiter au maximum, d'une part, la zone en question et surtout, d'autre part, de limiter le nombre de véhicules qui seront interdits de séjour", nous confiait-il.
Si la mesure ne concerne plus que quelques grosses villes en France, les métropoles de plus de 150 000 habitants et respectant les seuils réglementaires de qualité de l'air seront considérées tout de même comme un "territoire de vigilance". Ainsi, seules les voitures immatriculées avant 1997 seront concernées par une interdiction de circulation à partir du 1ᵉʳ janvier 2025. C'est le cas de la ville d'Amiens.