Recours au 49.3 sur la réforme des retraites : colère et détermination chez une majorité des députés des Hauts-de-France

Le projet de loi sur la réforme des retraites vient d’être adopté ce jeudi 16 mars. Sous les huées des députés de l’opposition, l’exécutif a fait usage de l’article 49.3 pour éviter un vote incertain. Parmi les députés des Hauts-de-France, les réactions ne se font pas attendre.

Coup de tonnerre ce jeudi 16 mars à l’Assemblée. Après une adoption par le Sénat dans la matinée, le projet de loi sur la réforme des retraites est arrivé dans l’hémicycle. Au dernier moment, le gouvernement a choisi la force, en recourant à l’article 49.3 de la Constitution, pour le faire adopter sans vote. Les députés de l’opposition préparent d’ores et déjà des motions de censure. Tour d’horizon des positions dans les Hauts-de-France.

Vive opposition de la gauche et de l’extrême droite

Quelques minutes seulement après la séance, les députés Nupes ont exprimé leur colère sur le réseau social Twitter. Comme François Ruffin, député Picardie debout - LFI de la Somme.

 

Même son de cloche du côté du député LFI du Nord, Adrien Quatennens : "Hier, Macron roulait des mécaniques et voulait « aller au vote ». Défait, il déclenche le 49-3 contre le peuple et ses représentants. Salut aux grévistes et aux manifestants. Mobilisation générale jusqu’au retrait !"

Toujours dans le Nord, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, s'est exprimé sur franceinfo.

Il se dit aujourd'hui "combattif" et "heureux d'avoir réussi à mettre en échec le gouvernement". Il s'apprête à déposer un référendum d'initiative populaire (RIP).

"Aujourd'hui, notre rôle, c'est d'aller déposer cette demande de référendum via un RIP qui est inscrit dans la Constitution. C'est tout à fait légal et légitime. Face au 49.3, nous répondons par ce RIP. Nous avons une belle campagne à mener avec les syndicats"

Fabien Roussel

De l’autre côté de l’échiquier, Marine Le Pen, députée du Pas-de-Calais et présidente du groupe à l'Assemblée nationale, s'est elle aussi exprimée sur le réseau social Twitter pour annoncer le dépôt d'une motion de censure.

 

 Une annonce reprise dans un tweet de Sébastien Chenu, député RN du Nord : "les députés RN déposent immédiatement une motion de censure".

Pour l’heure, pas de position officielle des deux groupes sur une motion de censure transpartisane.

La droite divisée

À l'Assemblée, le groupe Les Républicains est le plus divisé. Leur vote des motions de censure pourrait donc être décisif.

Maxime Minot, député (LR) de l'Oise, avait annoncé qu'il voterait contre la réforme. Interrogé par LCP suite à l'application du 49.3, il confie : "Je pense que je n'aurai aucun scrupule à voter une motion de censure, d'où qu'elle vienne". Au micro de franceinfo, il ajoute : "On regardera attentivement mais je suis prêt à voter une motion de censure d’où qu’elle vienne".

Pierre-Henri Dumont, député LR du Pas-de-Calais, s'oppose lui aussi à l'utilisation du 49.3, sans mentionner s'il votera ou non une motion de censure.

Peu de soutiens dans la région

Les députés de la région, même Renaissance, sont peu nombreux à avoir affirmé vouloir voter la réforme. Parmi eux, Éric Woerth, membre de la majorité, a été le seul député picard à revendiquer son soutien au gouvernement. Il justifie l’utilisation du 49.3 par la division des députés LR.

Une motion de censure doit être déposée par un groupe politique sous 24 heures. Pour être adoptée, elle doit réunir 289 voix, soit la majorité absolue à l'Assemblée.

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