Ce 13 octobre, une septuagénaire était retrouvée décapitée à son domicile, à Agde. L'enquête s'est rapidement orientée vers Jean-Michel Moulun, un ancien boxeur qui avait tenté dans le Nord un embryon de carrière politique.
Après la décapitation d'une septuagénaire à Agde ce 13 octobre, le profil du principal suspect, mis en examen ce 16 octobre pour assassinat, se précise. Jean-Michel Moulun, ancien boxeur de 51 ans, avait été candidat aux municipales à Haumont, dans le Nord, en 2014, sous l'étiquette Front National.
Sébastien Chenu, de la fédération RN du Nord, a tenu à renvoyer sous le tapis cet élément de biographie. Il précise que le candidat avait été exclu du parti dès 2015, non pour des différends idéologiques mais pour la production de faux documents administratifs. Il avait d'ailleurs été condamné par la Justice pour ce motif. Jean-Michel Moulun avait également appartenu plus tôt aux rangs de l'UMP, avec qui il avait tenté sa chance aux municipales de 2008.
Aucun mobile n'est pour l'instant avancé pour expliquer le meurtre sordide de cette mère de deux enfants, ancienne institutrice à la retraite. Le suspect connaissait sa victime : elle avait employé comme femme de ménage l'ex-conjointe de Jean-Michel Moulun. En 2020, "la victime avait renvoyé cette femme de ménage, soupçonnant son mari, le gardé à vue, de lui avoir dérobé de l'argent alors qu'il effectuait chez elle des petits travaux", a précisé le procureur de Béziers, Raphaël Balland, dans un communiqué.
Des sacs de courses de la victime retrouvés chez le suspect
Pour ce dernier, de "nombreux éléments" sont susceptibles de "mettre gravement en cause" Jean-Michel Moulun. Un homme au gabarit et aux chaussures similaires au gardé à vue, portant "des gants en latex et un grand couteau", avait ainsi été vu sur "des vidéos de surveillance à l'intérieur du domicile" de la victime, quelques heures avant la découverte du corps. Des sacs de courses appartenant à la septuagénaire ont été retrouvés chez le suspect, et son véhicule avait été vu à proximité de l'adresse de la victime au moment des faits.
Aux enquêteurs de la police judiciaire, le suspect a déclaré n'avoir aucun souvenir du crime qui lui est reproché et invoqué des troubles de mémoire dus à un traumatisme crânien, affirmant être sous traitement médicamenteux. Sans emploi depuis des années, Jean-Michel Moulun percevait une allocation adulte handicapé.