À partir de ce lundi 5 février 2024, le maire de Roubaix (Nord) Guillaume Delbar et ses proches sont jugés en appel pour fraude fiscale. Au coeur du dossier, un système de défiscalisation et un montage financier frauduleux pour lesquels le maire avait été condamné en première instance.
Guillaume Delbar, maire de Roubaix, avait été condamné en première instance à six mois de prison avec sursis, 3.000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité pour avoir participé à un montage financier frauduleux. Le procès en appel s'ouvre ce lundi 5 février à Douai.
Le maire de la commune de 100.000 habitants ainsi que plusieurs membres du conseil municipal sont suspectés d'avoir mis en place un montage de rétrocession de dons financiers à travers deux micro-partis politiques. En octobre 2021, ils avaient comparu devant la justice, notamment pour escroquerie en bande organisée et abus de confiance et avaient été condamnés.
Parce qu'il a fait appel, Guillaume Delbar a pu rester en poste. Ce n'est pas le cas des adjoints Max-André Pick et Karima Zouggagh qui avaient démissionné après leurs condamnations, plus lourdes que celle du maire de Roubaix.
Le premier, alors premier adjoint, est considéré comme le cerveau de ce système. Condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis et une peine d'inéligibilité de trois ans, il a fait appel, comme son fils Pierre Pick, délégué municipal et également condamné en première instance dans cette affaire. Karima Zouggagh avait écopé d'un an de prison avec sursis et de deux ans d'inéligibilité.
Dix prévenus ont fait appel
Une dizaine de proches, soupçonnés d'avoir bénéficié de ces rétrocessions, avaient également été condamnés. Plus de 300.000 euros auraient ainsi été détournés. Au total, dix des quatorze condamnés ont décidé de faire appel.
Contacté par France 3 Hauts-de-France, l'avocat de Guilaume Delbard Paul Fortin indique qu'il plaidera la relaxe, sans vouloir en dire plus. "Je réserve mes arguments à la justice", nous a-t-il répondu.