Roubaix : démissions en série à la mairie après la condamnation de plusieurs élus pour fraude fiscale

Le maire de Roubaix a dit accepter la démission de deux de ses adjoints, Max-André Pick et Karima Zouggagh, condamnés en même temps que lui pour fraude fiscale. Il continue de clamer son innocence.

"Après avoir échangé avec les intéressés et informé ma majorité, j’ai accepté la démission de leurs postes d’adjoint de Max-André Pick et Karima Zouggagh" a annoncé le maire de Roubaix, Guillaume Delbar, sur Facebook. Le délégué municipal Pierre Pick est également concerné. Ils ont tous quatre été condamnés le 2 décembre pour leur participation à un système frauduleux de défiscalisation via des micro-partis. Plusieurs dizaines de milliers d'euros de dons étaient à la fois défiscalisés puis en partie remboursés aux donateurs.

Max-André Pick et Karima Zouggagh se font discrets

Lors du procès, Max-André Pick avait été présenté comme la tête pensante de l'opération. C'est lui qui a créé l'association écran qui permettait le montage financier et le remboursement du don. Il avait écopé d'une lourde peine en première instance : 18 mois d'emprisonnement dont 6 mois assortis de sursis, une peine d'inéligibilité de trois ans. Karima Zouggagh, elle, avait écopé d’un an de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité. "Je tiens à les remercier de leur engagement à mes côtés depuis sept ans" écrit le maire Guillaume Delbar. 

Contacté par France 3, l'adjoint à la santé Jean-Philippe Dancoine n'a pas souhaité s'étendre sur la démission de ses deux collègues. "C'est une décision qui leur appartient, qui a été prise en leur âme et conscience, et je pense qu'il est trop tôt pour en faire le commentaire."

Même si tous les condamnés ont fait appel, les deux anciens adjoints achèvent de se mettre en retrait. Ce 13 décembre, Max-André Pick et Karima Zouggagh avaient d'abord présenté leur démission auprès du président du Conseil départemental du Nord, où ils exerçaient respectivement les postes de vice-président en charge des finances et de conseillère départementale déléguée à l’emploi des 18-25 ans.

Guillaume Delbar se dit "victime collatérale"

Guillaume Delbar n'adopte pas la même stratégie. Condamné à six mois de prison avec sursis et deux ans d'inéligibilité, l'élu clame haut et fort son innocence, jusque dans ce post consacré à ses deux adjoints sur le départ. "Je précise également que le dossier judiciaire de Max-André Pick n’est pas celui de Guillaume Delbar, écrit-il. Max-André Pick a reconnu l’entièreté des faits personnels qui lui sont reprochés devant le Tribunal. Dans mon dossier, qui est distinct et différent de nature, je conteste absolument les faits et mon avocat a demandé la relaxe. Je considère que je suis, malheureusement, une "victime collatérale" d’un dossier qui ne devait pas me concerner."

Le message est clair : ils partent, mais moi je reste. Quinze jours après le procès, Guillaume Delbar était attendu avant le conseil municipal par des manifestants récclamant sa démission. L'opposition, quant à elle, avait rapidement quitté la séance. "On a fait une élection en 2020 où on pensait être devant des gens responsables, honnêtes et remplis de probité. Un an après, on se retrouve avec quatre prévenus. Je ne vois pas ce qu’on aurait pu encore faire un conseil municipal où les gens ne prennent pas leurs responsabilités" a déclaré le Dr Karim Hamrouni, candidat malheureux à la mairie.

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