Près de quarante policiers se sont regroupés devant le commissariat de Roubaix, ce mercredi 5 juillet 2023, à midi, pour dénoncer leur sous-effectif et leurs conditions de travail "indignes".
Les menottes déposées à leurs pieds sur le bitume en signe de contestation, une quarantaine de policiers se sont regroupés devant le commissariat de Roubaix pour dénoncer leurs conditions de travail, ce mercredi 5 juillet 2023, à midi. "On alerte depuis des mois par mail, par téléphone, mais on a zéro réponse, zéro réunion organisée sur les conditions de travail." Benoît Aristidou, délégué Unité SGP-Police à Roubaix, prend la parole pour porter les revendications de ses collègues.
"Ici, à Roubaix, les revendications sont habituelles : un manque d'effectifs et de moyens criant, notamment en véhicules..." Le délégué syndical indique que beaucoup de voitures tombent en panne et sont remplacées par des véhicules de prêt "qui ont déjà 200 000 au compteur." "Le quotidien de nos collègues de Roubaix c'est de travailler dans des conditions indignes !"
"Manque de considération" et "pertes d'effectifs"
Lettres rouges sur fond blanc, les policiers de Roubaix bloquent la circulation du boulevard de Belfort, juste devant leur commissariat, avec une large banderole : "Tous ensemble unis dans la colère." "Ne pas être entendu ça énerve. Et notre ras-le-bol on le montre dans la rue", indique Benoît Aristidou. "Surtout quand notre directeur départemental et notre directrice régionale ne répondent pas à nos sollicitations."
Parmi ses revendications, le commissariat roubaisien met en avant le besoin de soutien de sa DDSP, mais surtout ses inquiétudes concernant les prochaines baisses d'effectifs au mois de septembre. "26 collègues vont partir en mutation, et nos trois collègues décédés en mai n'ont pas encore été remplacés. (.) On va peut-être se retrouver à moins de 32. Et on va aussi perdre 15 officiers de police judiciaire, on risque de ne plus pouvoir traiter les urgences."
La fatigue prend le dessus
Urgences constantes, piles de dossiers qui s'accumulent, besoin de formation, impression d'être laissés-pour-compte, la colère, mais aussi la fatigue se font ressentir. "Mais cette fatigue n'est pas l'élément déclencheur de la mobilisation, c'est plutôt un effet, qui permet de constater qu'on est sur les nerfs", conclut Benoît Aristidou.