Paris-Roubaix 2023 : "l'Enfer est un tunnel avec la lumière au bout", Florian Sénéchal déterminé avant l'épreuve ce dimanche

"Paris-Roubaix, c'est un tunnel : toujours tout droit, avec la lumière au bout. Et, malgré les 257 kilomètres, cela passe assez vite" : Florian Sénéchal, seul Nordiste engagé, aborde "sans stress" mais avec "énormément d'ambition" l'Enfer du Nord, la course qui le "fait rêver depuis l'enfance".

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Le champion de France, victime d'une crevaison en voiture sur la route le menant à la conférence de presse de l'équipe Soudal-Quick Step, espère que cette malchance le "laissera tranquille dimanche".

"Ces dernières semaines n'ont pas été faciles. Il y a eu des chutes comme à l'E3 Classic, des soucis mécaniques à Wevelgem, des erreurs comme à Kuurne. Dimanche, il faudra oublier tout cela", explique à l'AFP le rouleur de 29 ans.

L'Enfer est probablement la grande course que je peux terminer sur le podium.

Florian Sénéchal, champion de France cycliste

Sixième en 2019, neuvième deux ans plus tard, celui qui a remporté l'édition juniors en 2011 "espère surtout avoir les bonnes jambes" au départ de Compiègne. "En 2019, j'avais des jambes de feu. Il me faudra les mêmes cette fois".

"Un Paris-Roubaix réussi sera un Paris-Roubaix que je terminerai au bout du rouleau, sans avoir commis d'erreur, en ayant fait la coure (devant). Et si je dois être battu, que ce soit seulement par plus fort".

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Florian Sénéchal en reconnaissance sur le Paris-Roubaix. ©France télévisions

Rêver en grand

Le natif de Cambrai veut toutefois rêver en grand "car l'Enfer est probablement la grande course que je peux terminer sur le podium. Je me suis toujours senti bien sur les pavés. Roubaix c'est ma région, l'histoire de mon enfance, la course que je regardais avec mon père".

Cette année, celui qui est surnommé l'Animal, a mis tous les atouts de son côtés pour réussir une performance de choix: "J'ai fait tout ce qu'il fallait. J'ai modifié ma préparation habituelle pour faire moins de courses et davantage d'entraînements en Espagne".

"Par exemple, pour la première fois, j'ai dormi dans une tente qui simule l'altitude. Mes chiffres (de puissance, les watts) sont les meilleurs depuis le début de ma carrière. Il ne manque plus que les résultats. J'espère avoir mangé mon pain noir".

Je sais que physiquement, je me débloque toujours après Arenberg à cent bornes de la ligne.

Florian Sénéchal, dit "l'Animal"

"Je me sens très fort mentalement. Sur cette course, je ressens beaucoup moins de stress que sur les autres épreuves. Je sais que physiquement, je me débloque toujours après Arenberg à cent bornes de la ligne. Et Roubaix me convient bien mieux que le Tour des Flandres où je suis trop lourd pour bien passer les monts", note-t-il encore.

Celui qui "peut compter sur un vélo incroyable, spécialement conçu pour les pavés", mise aussi "sur une grosse équipe" malgré les temps difficiles passés par les Soudal-Quick Step dominés ces derniers temps par la puissante Jumbo de Wout Van Aert ou par les individualités hors norme que sont Tadej Pogacar et Mathieu van der Poel.

Nous avons une équipe faite pour cette course.

Florian Sénéchal, seul nordiste engagé sur Paris-Roubaix

Avec Kasper Asgreen, Tim Merlier ou Yves Lampaert, "nous avons une équipe faite pour cette course".

"Nous restons sur deux années de galère. L'année dernière, nous faisons une super course puis nous perdons nos coureurs un à un dans le final sur des coups de malchance. Il faudra reproduire la même course, très offensive, en espérant être épargné par la guigne".

"La course peut se jouer et se perdre sur chaque secteur. Il faut constamment être attentif. Roubaix, c'est un tunnel. Par rapport au Ronde très tortueux, c'est toujours tout droit. Et cela passe assez vite".

"Il faudra faire attention aux changements d'adhérence. Même s'il fait sec, les voitures ramènent sur la chaussée la boue des bas-côtés. Il faudra bien écouter les directeurs sportifs qui nous informeront sur les endroits pièges", prévient Sénéchal qui se dit touché par les critiques qui l'ont parfois visé ces dernières semaines sur les réseaux sociaux.

"Un internaute m'a même dit de changer de métier et d'aller poser du parquet chez Quick Step. C'est blessant. Et offensant pour... les poseurs de parquet car je serais incapable de faire ce job. Moi mon métier, c'est coureur. Et je compte bien montrer dimanche que je ne dois pas en changer", conclut le champion de France.

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