Deux soeurs originaires de Roubaix ont écopé de peines de prison ferme ce mercredi pour avoir envoyé au moins 15.000 euros, issus des allocations familiales, à leur famille partie faire le jihad en Syrie.
Deux Roubaisiennes ont été condamnées en appel à quatre et six ans de prison ferme ce mercredi 30 octobre. Les deux soeurs nordistes étaient jugées pour avoir aidé leurs proches partis rejoindre les rangs jihadistes en Syrie, en leur envoyant notamment plusieurs milliers d'euros.
La cour d'appel de Paris a prononcé la peine la plus lourde à l'encontre d'Anissa T., âgée d'une trentaine d'années. En première instance, cette mère de deux enfants avait écopé d'une peine de cinq ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis.
Sa soeur aîné, Assia T., a écopé quant à elle de quatre ans de prison ferme. Cette peine est là aussi plus lourde que celle prononcée en première instance, à savoir quatre ans de prison dont deux avec sursis. Un mandat d'arrêt a été délivré contre la prévenue, absente lors du délibéré.
Peine "inadaptée"
"On ne comprend pas très bien la décision" de la cour d'appel, a réagi son avocat, Me Nabil Boudi, jugeant la peine "inadaptée". "C'est une décision qui ne trouve de justification ni dans l'infraction commise, ni dans la personnalité de ces deux soeurs. Elles ne présentaient aucun signe de radicalité ou de dangerosité et étaient depuis plus de deux ans parfaitement insérées socialement", a renchéri l'avocat d'Anissa, Me Joseph Hazan.
Originaires de Roubaix, Anissa et Assia T. ont vu l'ensemble de leur sept frères et soeurs ainsi que leurs parents rejoindre les rangs de l'organisation État islamique (EI) en Syrie, au cours de l'année 2014.
Selon l'accusation, 23 membres de leur famille au total ont rejoint la Syrie, dans le sillage d'un frère décrit comme charismatique et dominateur. Ce dernier fait aujourd'hui partie des Français condamnés à mort en Irak, après avoir été capturé par les forces de la coalition anti-EI.
Accusées d'avoir envoyé au moins 15.000 euros, issus des allocations familiales, à leurs proches, Assia et Anissa étaient jugées notamment pour "financement du terrorisme". Anissa a également été condamnée pour avoir aidé une jeune femme à partir en Syrie en lui fournissant des faux papiers.
Lors de leur procès, les deux femmes avaient reconnu avoir envoyé de l'argent à leurs proches, en assurant que ces derniers étaient dans "le besoin". Elles avaient nié en revanche avoir partagé l'idéologie du groupe État islamique.