Il a remporté une Victoire de la musique classique catégorie compositeur le 1er mars 2023, sous le regard du présentateur Stéphane Bern. Fabien Waksman est déjà lauréat de plusieurs prix internationaux. Voici cinq choses à connaître sur ce pianiste de formation, né à Roubaix.
Il est l’un des plus importants compositeurs de sa génération. Le Roubaisien Fabien Waksman a été récompensé d’une Victoire de la musique classique le 1er mars 2023, sous les yeux du présentateur Stéphane Bern, lors de la trentième édition de l’événement à Dijon.
"C’était une grande surprise, se souvient Fabien Waksman. Déjà, être nommé, c’était incroyable. C’est une magnifique reconnaissance de ma musique, de mon travail."
Fabien Waksman a été primé pour L’île-du-temps, un concerto pour accordéon et orchestre : "C’est l’accordéoniste Félicien Brut qui me l’a commandé. Il voulait que dans son album, chaque pièce ait un rapport avec un monument de Paris."
"Moi, c’était la pyramide du Louvre. J’adore les antiquités égyptiennes, donc je suis parti d’œuvres égyptiennes exposées au Louvre pour reconstituer une sorte de rituel du temple d’Isis à Philae, une déesse qui me fascine."
À 43 ans, Fabien Waksman compte parmi les compositeurs les plus doués de sa génération mais reste mal connu du grand public. Voici cinq choses à savoir sur lui.
1 - Il a mis six mois à écrire sa première pièce
Sa première pièce écrite pour un orchestre en 2009 s’appelle Solar Storm. "Cette pièce qui fait six minutes, j’ai mis six mois à l’écrire, sourit Fabien Waksman. Aujourd’hui, j’irais plus vite, je prends plus rapidement mes décisions, c’est une question de confiance. Pour L’île-du-temps, le concerto qui a été primé aux Victoires, ça m’a pris trois mois par exemple."
"Mais la pièce Solar Storm, j’avais envie de la retoucher tout le temps ; c’est une chance pour moi que le grand chef d’orchestre Stéphane Denève, un nordiste lui aussi, me l’ait commandée. À un moment, il faut passer à autre chose, sinon on écrira toujours la même chose" (rires).
2 - Il rêvait d’être astrophysicien
L’espace inspire Fabien Waksman, passionné de cosmologie depuis toujours : "Quand j’étais enfant, j’avais besoin de m’évader. L’espace m’a permis de faire voguer mon imagination. La musique, c’est un peu la même chose. Je devais conjuguer ces deux besoins enfantins qui m’ont permis de survivre."
"J’ai rencontré l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan, avec qui je collabore et qui est devenu un ami. On veut rendre concrètes des données scientifiques. Par exemple, on a fait un cycle de chansons sur les travaux de Stephen Hawking, qu'on a appelées les Hawking songs. Les équations sont hyper complexes mais mises en musique, elles nous parlent à nous, êtres humains d’aujourd’hui."
3 - Il aime Metallica
On ne s’y attend pas forcément de la part d’un compositeur de musique classique mais Metallica, le célèbre groupe de heavy metal américain, fait partie de l’univers de Fabien Waksman.
"Metallica, cela a été important quand j’étais au lycée, c’était comme un exutoire. À l’époque, j’avais beaucoup de mal à m’exprimer et à me connecter à mon corps. J’avais besoin de cette musique ultra physique pour réussir à le faire."
"Je ne sais pas si elle m’influence encore aujourd’hui mais ce qui est sûr, c’est que je l’ai en moi."
4 – Il adore les séries animées japonaises
Et d’ailleurs, la compositrice favorite de Fabien Waksman, c’est Yoko Kanno, à qui l’on doit la musique de Cowboy Bebop, la légendaire série animée japonaise que Netflix vient d’adapter.
"C’est hyper inventif, extrêmement vivant, s’enthousiasme Fabien Waksman. Yoko Kanno a un sens de la mélodie extraordinaire. Ce n'est pas seulement un plus pour la série, c’est l’intérêt numéro un ! C’est selon moi la meilleure musique d’animé japonais et pourtant il y en a beaucoup qui sont bien !"
"J’adore les séries animées japonaises et ça me plairait vraiment de composer pour l’une d’entre elles ! Pour moi, Yoko Kanno a été une révélation, même si mon Dieu absolu reste Claude Debussy."
5 – Il prépare un album
Ce disque devrait voir le jour en 2024 et s’appellera Frozen in time : "Il regroupera une grande partie de ma musique de chambre avec des interprètes formidables et sera centré sur ma pièce Frozen in time. Elle parle d’un océan souterrain sur Encelade, une petite lune de Saturne, et symbolise notre océan intérieur."
Fabien Waksman a soigneusement rangé sa Victoire de la musique classique. Elle trône désormais chez lui à côté d’un autre prix qui lui tient à cœur, reçu l’an dernier, le Grand prix lycéen des compositeurs.