Santé : une consommation d'antibiotiques importante dans les Hauts-de-France en raison de patients plus "fragiles" qu'ailleurs

D'après le dernier rapport publié par Santé Publique France, les Hauts-de-France sont à la troisième place du podium des régions qui ont consommé le plus d'antibiotiques en 2023. Grégory Tempremant, pharmacien et président de l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) nous éclaire sur la situation.

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Santé Publique France vient de publier son dernier rapport sur la consommation d'antibiotiques en ville. Si la tendance générale est à la baisse, les Hauts-de-France sont la troisième région où l'on en consomme le plus. 

"D'une région à l'autre, des disparités importantes de consommation et de prescriptions sont observées", détaille le rapport. Les données, exprimées en doses définies journalières (DDJ) font état de 22.8 DDJ pour 1000 habitants dans les Hauts-de-France en 2023, ce qui situe la région juste derrière la Corse et la région PACA. 

Mais comment expliquer que la consommation d'antibiotiques soit plus importante dans les Hauts-de-France qu'ailleurs ? Grégory Tempremant, pharmacien à Comines (59) et président de l'Union régionale des professionnels de santé (URPS) donne des pistes de compréhension.

Des personnes plus "vulnérables" et plus "fragiles"

Ces chiffres n'étonnent pas le pharmacien qui explique qu'il faut les mettre en parallèle avec la typologie des patients de la région. "Tous les indicateurs de santé sont dégradés dans les Hauts-de-France, on a des personnes plus fragiles", relate-t-il, prenant le cas des diabétiques dans la région, particulièrement exposés aux cas de surinfection. "Il y a plus de prescriptions d'antibiotiques dans les Hauts-de-France, car les personnes sont plus vulnérables."

Néanmoins, médecins et pharmaciens des Hauts-de-France sont mobilisés pour diminuer les prescriptions inutiles d'antibiotiques. Pour limiter la résistance à ces derniers, mais aussi "au regard de la pénurie qui touche ces médicaments". Si ces prescriptions erronées arrivent toujours, "c'est à la marge" rassure le pharmacien.

Les antibiotiques, ce n'est pas automatique !

La surconsommation d'antibiotiques et les mauvaises prescriptions sont à l'origine d'un phénomène dangereux : l'antibiorésistance. En d'autres termes, les bactéries deviennent résistantes aux antibiotiques.

Si le phénomène n'est pas endigué, "l'antibiorésistance pourrait devenir l'une des principales causes de mortalité dans le monde", estime l'Agence Régionale de Santé (ARS) sur son site internet.

L'une des clés pour ralentir cette résistance réside donc dans une baisse de consommation, et par extension, de prescription, de ces médicaments. À ce sujet, les chiffres sont rassurants : en 2015, l'ARS dénombrait une consommation de 32.4 DDJ pour 1000 habitants, en 2023 elle a reculé à 22.8.

Pour que chacun puisse limiter le phénomène, Grégory Tempremant conseille à ses patients de ramener les antibiotiques inutilisés en pharmacie. "On ne les jette pas à la poubelle, parce qu'après, ils peuvent finir dans les terres ou dans l'eau et cela favorise l'antibiorésistance". Aussi, il déconseille fortement toute forme d'auto-prescription. 

Désormais, pour celles et ceux qui auraient besoin rapidement d'un antibiotique, les pharmaciens sont habilités à en délivrer dans certains cas : les angines et les cystites. Le pharmacien fait subir un petit test au patient et prescrit le médicament nécessaire le cas échéant.

Une petite révolution qui rend l'administration des antibiotiques, et le soin de ces pathologies, toujours plus efficace. "C'est important, ça évite aux personnes d'avoir un antibiotique d'avance dans leur armoire à pharmacie, et évite un mésusage ou une administration par défaut, et donc une résistance au médicament", conclut Grégory Tempremant.

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