On l’entend un peu partout en ce moment, mais savez-vous ce que veut réellement dire le mot "sororité" ? C’est un concept ancien qui existait déjà au Moyen Âge pour désigner une communauté religieuse de femmes. Il est ensuite utilisé dans les universités américaines et chez les scouts au XIXe siècle, avant d'être largement repris aujourd'hui.
La sororité est un concept féministe, inspiré par celui de la fraternité qui désigne la solidarité entre les femmes. Elle s’impose alors comme un moyen de s’entraider entre femmes, il n’est pas question d’origines sociales ni culturelles.
Le constat est simple. Lorsque la parole des femmes se libère et qu’elles partagent leurs expériences professionnelles, personnelles, relationnelles, elles sont soumises aux mêmes inégalités, aux mêmes incohérences, aux mêmes abus (inégalités salariales, impact de la maternité sur la carrière, charge mentale, agressions sexuelles…). Et cela, quelles que soient leur origine sociale et leurs différences physiques ou intellectuelles.
Les origines de la sororité
Le mot sororité existe dès le Moyen-Âge. Ensemble, les femmes formaient un collectif solide basé sur l’entraide et l’enrichissement émotionnel et psychologique. Les générations les plus anciennes donnaient des conseils aux plus jeunes. Elles partageaient les tâches d’éducation des enfants, de culture et de récolte.
Ensuite utilisées dans les universités américaines comme des « écoles de la vie », les confréries universitaires complètent les enseignements traditionnels en accompagnant les étudiants. Les nouveaux apprenants, souvent loin de chez eux, peuvent ainsi compter sur un réseau social fort.
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Pourquoi la sororité est nécessaire ?
Pendant des milliers d’années, les femmes ont été conditionnées à se voir comme des concurrentes, des rivales. N’oublions pas que la plupart des environnements dans lesquels nous évoluons sont pensés par des hommes et souvent dominés par eux, mais "à force de prendre nos places dans la société, un rééquilibrage se fait".
Cette solidarité permet alors de :
- Libérer la parole.
- Légitimer la parole, la place des femmes.
- Oser être fière d’être une femme. Ne plus se regarder à travers le prisme de l’homme.
- Transformer nos expériences de femmes en nouveaux liens sociaux.
- Déconstruire les représentations sociales et s'affranchir des injonctions sociétales.
- Libérer les individualités. L’expérience d’être vraiment soi, sans complexes, sans se sentir jugée.
Comme le dit Clara Deflandre, étudiante et membre de la sororité Nu Delta Mu, cela lui permet de "se rassembler entre filles, de se comprendre dans la vie du quotidien et de se rassurer."
>> Écouter le podcast sur la sororité avec Eugénie Adam, psychologue clinicienne, ci-dessous.
La sororité, vers la fin de la rivalité féminine ?
On vient de le dire, la plupart des environnements dans lesquels nous évoluons sont pensés par des hommes et souvent dominés par eux. À nous, les femmes, de ne pas participer à maintenir l'ordre des inégalités. Ces réactions de rivalité sont le fruit d'une insécurité latente, il s'agit d'en être consciente et de s'en affranchir.
Pour cela :
- Arrêtez de vous comparer. Inspirons-nous, conseillons-nous et surtout respectons-nous.
- Faites équipe
- Essayez de ne pas juger, cessez les comparaisons et les humiliations
- Soyez heureuse de la réussite des autres
- Prenez soin les unes des autres
Un des synonymes de sororité est solidarité féminine, elle ne doit pas être considérée comme une mode mais plutôt comme un concept à appliquer quotidiennement.
Retrouvez l'intégralité de l'émission Hauts féminin sur la sororité avec Eugénie Adam, psychologue clinicienne et les autres épisodes de l'émission sur france.tv et en podcast.