Ses sculptures de bronze mettent en valeur les femmes modernes. Qui est Hedwige Leroux ?

Lors de la dernière la foire d'art contemporain Lille Art Up ! en février 2024, nous avons eu un coup de cœur pour ces silhouettes élancées en bronze, sculptées les mains dans les poches ou un casque sur les oreilles. Hedwige Leroux invite les femmes à "assumer leurs forces mais aussi leurs faiblesses, afin d'imposer le respect".

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Résolument ancrées dans le XXIème siècle, les femmes sculptées par Hedwige Leroux dévoilent une féminité assumée et épanouie dans leur époque. Longilignes, d'une extrême finesse, ces femmes de bronze sont en partie le reflet de l'artiste.

Des femmes longilignes fragiles et fortes

"J'ai toujours été attirée par le dessin, l'art en général, mais il me semblait trop risqué de faire des études dans ce domaine et d'en vivre", se remémore Hedwige Leroux. Des années plus tard, alors maman de trois enfants, elle décide de suivre des cours du soir à l'École d'art de Uccle en Belgique. Puis en 2008, elle assiste régulièrement "à l'atelier dispensé par Luo Li Rong, une artiste chinoise alors peu connue." Une rencontre qui lui donne le goût de la sculpture: "Elle m'a enseigné l'art du modelage de l'argile, comment appréhender l'œuvre, prendre le temps de la regarder, tourner autour."

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Hedwige sculpte exclusivement la femme, résolument féminine et dynamique. "Cela me semblait évident ! J'ai envie de montrer les femmes modernes, à la fois indépendantes, fragiles et fortes mais qui avant tout s'assument. Dans ce monde d'hommes, il est parfois difficile de s'affirmer."  En robe du soir, en combishort ou en crop top, ses sculptures, dans un premier temps en argile, donnent vie à des silhouettes d'une élégance rare. Elles sont reconnaissables à leurs chevelures, souvent dans le vent, ce qui permet d'harmoniser les proportions de l'œuvre.

Inspirée par ce qui l'entoure, cette artiste révèle les attitudes et nos habitudes. Miroir d'aujourd'hui dévoile la femme qui pose le temps d'un selfie. Urban freedom les mains dans les poches est juchée sur un gyropode, histoire de noter, aussi, le changement de mode de vie en termes de mobilité. Ce que l'œil retient est l'élégance et un certain détachement des instabilités du monde. Un moyen de s'évader l'histoire d'un instant.

Le passage à la fonderie

Cet art est avant tout un travail d'équipe. La sculpture en terre achevée est amenée dans une fonderie d'art où d'autres mains expertes, sous l'œil de la créatrice, la façonnent. L'œuvre change de matière. En bronze, elle s'inscrit dans la pérennité mais pas seulement : "J'ai appris à aimer le bronze, car cela permet de reproduire la finesse du détail et de lui accorder une grande solidité dans le temps." 

Puis vient l'étape de la patine qui nécessite un grand savoir-faire. Elle permet, par l'application de différents produits tamponnés sur la pièce chaude, d'obtenir une coloration et des reliefs particuliers. Une sculpture en terre dans les mains de l'artiste représente deux à trois mois de travail, le passage à la fonderie d'art, trois mois minimum. 

Passer devant ces œuvres exposées dans une galerie d'art, c'est comme croiser quelqu'un que l'on connaît. Cécile Van Bockstaël, directrice de la galerie Melting Art Gallery à Lille, expose ces œuvres depuis un peu plus de quatre années. "Ce qui m'a marquée, c'est cette capacité à imprimer le moindre détail. La précision de son travail est telle que chaque trait est comme ciselé. Ces œuvres sont légères, mais pas superficielles."

Cet été, quel que soit votre lieu de villégiature, il est possible de pousser la porte d'une galerie d'art, à Pont-Aven, Honfleur, Lille et Paris où ces sculptures sont exposées. Ainsi qu'en dehors de nos frontières, sur la Côte belge à Knokke-Heist, en Italie à Positano et à la Biennale de Venise qui se tient jusqu'au 24 novembre 2024.

(Article publié sous une autre forme le 10/02/2024).

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