C'est la Toussaint ce vendredi 1ᵉʳ novembre 2024, le moment de flâner dans les cimetières. Souvent des musées à ciel ouvert où l'on peut aimer se balader. Militaire ou paysager, voici une sélection de trois cimetières dans les Hauts-de-France.
Militaire ou citadin, dans les cimetières, il y a toujours une tombe qui vaut le détour pour son histoire. En bord de mer ou dans les terres, il est temps de se balader dans trois cimetières des Hauts-de-France en ces vacances de la Toussaint.
Le cimetière de l'Est à Lille
Première étape au cimetière de l'Est, construit en 1779. Il se situe au nord-est de Lille (Nord), non loin du quartier Euraflandres. Allées curvilignes et arborées, les paysages sont variés. On marche quelques mètres et on tombe sur des tombes riches en histoire. "Un grand jardin et musée à ciel ouvert", s'exclame Anne Hadoux, guide touristique.
Plus de 36 000 tombes sur une surface de 22 hectares, le cimetière est le deuxième plus grand espace funéraire de la capitale des Flandres. Ce qui marque dans cet endroit, c'est la verdure. "Tout sauf un cimetière lugubre. J'aime le traverser, de bout en bout", raconte l'auteur du Guide du cimetière de l'Est.
En ces lieux, une mare et plus de 500 espèces végétales. On dénombre certains arbres centenaires comme des platanes ou un tulipier de Virginie. Au rythme des gazouillis d'oiseaux, les allées du cimetière invitent à se perdre. Dans des recoins se nichent des sépultures qui valent le détour.
Un condensé de l’histoire de Lille : "Il y a deux tombes de personnes qui sont nées avant la Révolution française", présente la guide. Des tombes anciennes et somptueuses avec des destins étonnants, on en trouve pléthore dans ce cimetière. C'est le cas avec l'imposant monument de Louis Faidherbe, célèbre administrateur colonial, né à Lille. Quand on poursuit sa flânerie au cimetière de l'Est, on croise la tombe de Pierre Mauroy, mairie de Lille entre 1973 et 2001, ou encore le marbre de Roger Salengro, instigateur des congés payés dans les années 1930. Plus surprenant, la tombe d'Émile Dubuisson, le constructeur de l'Hôtel de Ville de Lille. Sur sa sépulture, on trouve notamment comme signe distinctif un compas et une équerre.
Pour Anne Haudoux, le cimetière de l'Est est de loin le deuxième plus beau de France après celui du Père-Lachaise à Paris. "J’ai un rapport affectif avec ce cimetière. Mon père m’emmenait ici quand j’étais à peine en âge de marcher", confie-t-elle.
Le cimetière de la Madeleine à Amiens
Dans cette même veine des cimetières urbains, poursuivons cette promenade de la Toussaint dans un lieu classé Monuments Historiques depuis 1995. Halte au cimetière de la Madeleine au nord-est d'Amiens (Somme). Il s'agit d'un parc arboré aux "jolies tombes", présente une conseillère en séjour de l'Office de tourisme d'Amiens. Il séduit les visiteurs par son côté romantique. Les plantes se mêlent à près de 10 000 tombes.
La plus belle d'entre elles, la tombe du célèbre écrivain Jules Verne. Sa sépulture s'intitule Vers l'immortalité et l'Éternelle Jeunesse, une sorte de représentation de la résurrection. Il s'agit d'un homme soulevant une pierre tombale avec son dos.
Quand on marche dans le cimetière, on tombe souvent nez à nez avec de grands arbres plantés au cours du XIXe siècle. Certains d'entre eux sont classés comme Arbres Remarquables.
Le cimetière de Berck
Cap à l'ouest sur le littoral à Berck (Pas-de-Calais). Le lieu, proche de l'église de la ville, un cimetière militaire. "Il n'y a pas d'allées tout est en vrac", décrit Jean-Max Gonsseaume, historien local. C’est un endroit uniquement couvert par le marbre et le granit." Ce lieu se compose de plusieurs cimetières en un.
Un espace est consacré aux victimes de la guerre 14-18. Celui-ci révèle une importance symbolique particulière. En effet, la ville de Berck, dotée d'un grand hôpital maritime, a permis de soigner des victimes de la Grande Guerre. Un monument unique dédié aux infirmières mortes pour la France rend hommage à cette histoire. Il s'agit du gisant d’un blessé sur sa civière.
Dans ce cimetière, on trouve aussi un calvaire pour les marins, en mémoire aux naufragés. “Tant d’anecdotes qui passionnent les gens”, commente Jean-Max Gonsseaume.
Pour les curieux, l'historien a conçu un plan avec les points d'intérêt du cimetière. Celui-ci est disponible à l'Office de tourisme de Berck.