Alors que le bilan carbone d'une inhumation traditionnelle frôle celui d'un aller retour Paris/New-York en avion, l'entreprise Wallonne SEPELIO a mis au point un "module funéraire écologique" visant à réduire l'impact environnemental de l'inhumation, tout en revalorisant les sols des cimetières.
"Lors d’une inhumation traditionnelle de pleine terre il y a les soins de conservation, un cercueil en bois vernis, une housse, un monument de granit…", tous ces éléments constituent une pollution des terres des cimetières non négligeable explique Maxime Ravet administrateur de SEPELIO, entreprise Wallonne spécialisée dans la gestion et l’aménagement des cimetières. Avec son collaborateur Christophe Gretz, suite à l’exhumation de mille corps l’année dernière, ils ont découvert près de 70 tonnes de déchets polluants.
Il aura fallu trois années pour qu’ils mettent sur pied un module respectueux des sols des cimetières et de l'écologie.
Réduire l’impact carbone
L’idée développée par les deux Wallons consiste à réduire au maximum la quantité d’objets non biodégradables utilisés dans les procédés traditionnels d’inhumation. On retrouve par exemple : les vêtements portés par le défunt, les bijoux, les capitons…
Pour ce faire le défunt sera placé dans un cercueil en bois non traité, ou en carton recyclé, avant d’être recouvert de terres enrichies et d’un tapis de fleurs non invasives. En accord avec les pompes funèbres et la famille, le défunt pourra être enterré déshabillé ou avec des vêtements biodégradables en lin. L’objectif, c’est qu’en cinq à dix ans, la décomposition du corps ait participé à l’enrichissement des sols du cimetière.
Cette solution ne devrait pas coûter plus cher. "Le prix du module funéraire écologique équivaut à celui d’une concession et d’un monument pour une inhumation traditionnelle" explique Maxime Ravet.
L’équivalent d’un Paris/New-York
Selon une étude menée par les services funéraires de la Ville de Paris, une inhumation classique de pleine terre afficherait un bilan carbone de 182 kg équivalent CO2. Si l’on ajoute un caveau et un monument, ce bilan atteint les 1 252 kg équivalent CO2. Une inhumation moyenne correspondrait donc à 84% d’un aller-retour Paris/New-York en avion.
Si personne n’a encore été inhumé grâce à la solution de SEPELIO, le brevet du module a été déposé mardi 24 octobre. Maxime Ravet et Christophe Gretz ont déjà été sollicités par des pompes funèbres et des particuliers, et espèrent exporter leur solution dans toute l’Europe.