Quelques dizaines de manifestants du collectif féministe NousToutes se sont rassemblés place de la République à Lille, ce lundi 3 juin 2024. Un rassemblement organisé quelques jours avant les Européennes, pour rappeler que la question du droit des femmes et des personnes LGBTQ+ est une question qui transcende les nations et doit concerner l'Union européenne.
La place de la République de Lille se teint peu à peu de violet ce lundi soir. À J-6 des élections européennes, le collectif NousToutes a décidé de se mobiliser ce 3 juin 2024, à la fois pour rappeler aux passants d'aller voter, mais surtout pour souligner que le droit des femmes et des personnes LGBTQ+ est bel et bien une question européenne.
Tristes, mais surtout en colère, les quelques dizaines de personnes qui brandissent des pancartes en ce début de soirée pointent du doigt le manque de débat autour de la question de l'avortement. "On n'a pas entendu parler des femmes dans la campagne des Européennes. Pourtant ça nous paraît être un sujet fondamental puisque le droit à l'IVG qui est menacé dans plusieurs pays, il fallait qu'on en parle", soulève Amy, représentante de NousToutes Lille.
On n'a pas entendu parler des femmes dans la campagne des Européennes. Pourtant ça nous paraît être un sujet fondamental puisque le droit à l'IVG qui est menacé dans plusieurs pays, il fallait qu'on en parle.
Amy, représentante du collectif NousToutes Lille
Un droit à ancrer en Europe
Si en France le droit à l'IVG est désormais inscrit dans la Constitution, ce n'est malheureusement pas le cas de tous les pays membres de l'Union européenne. En Pologne, en Autriche, à Malte ou au Portugal, ce droit fondamental est de plus en plus remis en question, menaçant la santé de milliers de personnes.
Armée de son drapeau violet, Amy le répète : "C'est pour ça que cette semaine il faut aller voter. Après l'inscription de l'IVG dans la Constitution, on a envie de porter ce projet au sein de l'Union européenne. Mais pour ça il faut avoir tous les éléments de contexte en en parlant dans les débats."
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La question des féminicides et des VSS
Une autre problématique est abordée ce soir-là par le collectif lillois, celle des violences sexistes et sexuelles (VSS), qui ont particulièrement ébranlé le Nord et le Pas-de-Calais la semaine dernière. En seulement cinq jours, deux femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon : Pascaline à Torcy le 27 mai et, cinq jours plus tard, Zahia à Bruay-sur-l'Escaut le 31.
On veut que la campagne européenne parle des féminicides c'est un sujet important, ce sont des violences systémiques, ce ne sont pas des faits divers et ça touche toute l'Union européenne.
Amy
"On avait envie de leur rendre femmage, parce qu'on n'en veut plus une de plus. On se sent impuissantes, on interpelle les pouvoirs publics et rien ne se passe." Amy rappelle que les féminicides sont également une question européenne : plus de 1400 féminicides ont lieu chaque année dans l'UE.
Les élections de dimanche sont également l'occasion de remettre cette problématique au cœur des débats : "On veut que la campagne européenne parle des féminicides c'est un sujet important, ce sont des violences systémiques, ce ne sont pas des faits divers et ça touche toute l'Union européenne."